Apprentissage perceptif au niveau cérébral

L’apprentissage perceptif apparaissant après une période d’entraînement est expliqué par une plasticité neuronale (Levi, Polat, & Hu, 1997). Deux études sur l’apprentissage perceptif ont proposé que le prototype de certaines tâches est appris à partir de ses exemplaires présentés dans les sessions précédentes (Poggio et al., 1992 ; Goldstone, 1998). Ces deux études proposent que le cerveau ‘re-calibre’ les neurones pour qu’ils s’ajustent à la tâche et capturent les traits extérieurs les plus pertinents du signal. Nos résultats argumentent en faveur d’une amplification des capacités du cerveau à extraire et à utiliser le signal le plus pertinent (Hurlbert, 2000) et non à ignorer le bruit externe au signal puisque, dans notre expérience, le bruit n’était pas additionné au signal mais il était dans le signal.

Vania, Sunderswaran et Harris (1995) ont proposé que lors de l’apprentissage, les neurones apprennent à mieux extraire le signal en diminuant leurs réponses aux stimuli non pertinents, de cette manière ils augmentent leur précision ainsi que leur efficacité dans l’appariement du signal avec le prototype.

Dans les différents prototypes appris dans la 10ème expérience, on observe que les quatre observateurs donnaient plus de poids à la première partie de l’image. Le même résultat a été observé dans une expérience de détection d’un signal connu et superposé à un bruit (Thomas & Knoblauch, 1998). Nous en concluons que l’observateur attribue un poids plus important aux premières caractéristiques du prototype qui sont envoyées par les voies visuelles les plus rapides.

Le fait que l’apprentissage n’apparaît qu’après un feed-back visuel peut être expliqué par le fait que l’apprentissage est le résultat d’une meilleure sélectivité des mécanismes sous tendant la tâche visuelle (Saarinen & Levi, 1995).