Perspectives

Pour chacune des trois études effectuées nous proposons un ensemble de perspectives.

Afin de vérifier l’impact de l’indice de discrimination sur l’évolution des deux tâches en vision périphérique, nous proposons de mesurer l’évolution de la tâche de détection et d’identification dans trois expériences. Dans une première expérience, on utiliserait des stimuli chiffres arabes allant de 0 à 9. Dans une deuxième, on utiliserait l’ensemble des 26 lettres de l’alphabet. Dans une dernière expérience, on utiliserait des lettres symétriques différant par leur phase  (b, d, p et q). Dans les trois expériences, les stimuli devraient avoir les mêmes caractéristiques physiques (niveau de contraste et taille) afin de comparer l’évolution des deux tâches pour un même observateur. Il s’agira de vérifier si l’indice de discrimination (plus fort pour les chiffres arabes et l’ensemble des lettres de l’alphabet et moins important pour les lettres symétriques en miroir différant par leur phase) a un impact sur l’évolution des deux tâches à travers le champ visuel.

Afin de mesurer l’effet de l’orientation des éléments du pourtour sur la discrimination de la cible, il est intéressant de varier le nombre des segments orientés de façon orthogonale. Par exemple, étudier la condition mixte avec 10 à 90% des segments orientés de façon orthogonale (en évoluant par un pas de 10). Cette mesure nous donnera une idée bien précise sur l’évolution de l’effet de l’orientation du pourtour sur la discrimination de la cible en fonction du nombre d’éléments orientés orthogonalement.
Il serait intéressant de mesurer l’ampleur de l’effet du groupement en fonction de l’orientation des segments composant les barres du pourtour. Par exemple, mesurer l’étendue de l’effet de groupement lorsque les segments sont orientés à 15, 30, 60° par rapport à ceux de la cible.
Il serait important de faire une expérience pour mesurer l’étendue du groupement en rajoutant des barres autour de la lettre E. Présenter la lettre entourée par 1, 2, 3 ou 4 barres de chaque côtés. Cette expérience nous permettra de tirer des conclusions sur le fonctionnement de la vision périphérique et de savoir si la quantité d’éléments du pourtour provoque un effet de groupement plus fort.

La première perspective concernant le thème de l’apprentissage perceptif sera d’appliquer cette technique sur l’apprentissage d’un stimulus spatial et d’exécuter la même tâche en vision périphérique qu’en vision fovéale afin de comparer l’évolution de l’acquisition d’un prototype dans les deux parties du champ visuel. L’apprentissage perceptif des stimuli spatiaux est connu par sa spécificité à la localisation, à la forme, aux FS (Fiorentini & Berardi, 1981; Mayer, 1983; Karni & Sagi, 1991; Nazir & O'Regan, 1990; O'Toole & Kersten, 1992). Il serait intéressant de vérifier la spécificité à la forme lorsqu’un stimulus temporel bruité est utilisé.

La logique de l’expérience sera la suivante. Un observateur exécute l’expérience dans laquelle il doit détecter un stimulus non connu, distribué selon une gaussienne positive. Après avoir appris le prototype qui lui a été attribué, une deuxième expérience est à entreprendre. Dans celle-ci l’observateur doit détecter un signal similaire hormis sa polarité (un stimulus distribué selon une gaussienne négative). Les résultats d’une telle expérience contribueront à affirmer ou infirmer la spécificité de l’apprentissage à la forme lorsque le stimulus est une modulation aléatoire de luminance.