Chapitre II. La liquidité du marché et l'intermédiation financière

Introduction

Pour une grande partie des écrits théoriques, la production de la liquidité sur les marchés boursiers est souvent rattachée à l'activité du market making.

La théorie du market making est très marquée par les traditions organisationnelles des marchés anglo-saxons. Sa constitution s'est faite progressivement grâce aux travaux qui s'intéressent à l'explication de la fourchette des spécialistes sur le NYSE, des dealers sur le NASDAQ et des market makers sur les marchés londoniens. L'exploration de cette théorie conduit à l'investigation inévitable de la littérature abondante des modèles de la fourchette.

En revanche, restreindre la liquidité du marché à l'univers du market making est une vision limitée du monde réel de l'intermédiation financière. En effet, la tenue de marché est une activité d'origine anglo-saxone qui n'est pas forcément assurée sur plusieurs marchés de titres négociables. De plus, la tenue de marché est nécessaire pour garantir au marché une source additionnelle de la liquidité d'un titre. Mais elle ne peut garantir à elle seule la liquidité du marché d'une manière durable. La réalisation de cette performance implique l'ensemble des intermédiaires financiers à travers leur évolution en réponse à la place qu'occupent les marchés de capitaux dans le système financier.

Ce chapitre propose d'explorer la théorie de l'intermédiation dans une perspective de production de liquidité.

La première section concerne l'exploration de la théorie du market making et offre une présentation synthétique des modèles de la fourchette des prix.

La deuxième section présente une vision plus large de l'intermédiation financière et de son rôle dans l'amélioration de la liquidité structurelle d'un marché. Nous nous intéressons particulièrement aux intermédiaires du bilan à travers leur rôle dans la transformation des titres primaires et à travers leur pouvoir de placement.