L'idée principale qui a donné naissance à la répartition fonctionnelle de l'intermédiation consiste à soutenir qu'il n'y a pas d'intermédiation pure, ni de marché pur 80 . La fonction d'intermédiation et les marchés assurent globalement les mêmes fonctions, c'est-à-dire la prise en charge du risque, la collecte d'informations et la fourniture de liquidité.
En revanche, l'intermédiation mutualise le risque parce que l'intermédiaire devient solidaire de ses clients jusqu'à l'aboutissement de l'investissement alors que le marché ne fait que transférer ce risque entre les divers intervenants.
De plus, l'intermédiation agit sur une information privative collectée auprès des émetteurs et de leurs environnements alors que le marché agit sur le principe de l'information collective qui doit être disponible pour tous. Finalement, l'intermédiation fournit de la liquidité privative par la mutualisation des ressources et la création d'actifs secondaires plus sûrs et plus disponibles alors que le marché produit de la liquidité collective par la facilitation du négoce.
Néanmoins, les intermédiaires ont besoin des marchés pour collecter et placer des fonds nécessaires à leur fonction de transformation et de mutualisation du risque. Les marchés nécessitent des intermédiaires pour garantir la transparence et la stabilité.
La mise en relation d'une manière plus directe de l'intermédiation et des marchés est arrivée par la montée de ces derniers dans le financement de l'économie. C'est précisément l'institutionnalisation de l'épargne qui a souligné le rapprochement du financement direct et du financement indirect (intermédié). En effet, des entités financières nouvelles ont émergé engendrant un recul de l'activité bancaire traditionnelle au profit d'une gestion collective des placements.
Ce glissement a permis de distinguer deux types d'intermédiation de référence: l'intermédiation de bilan et l'intermédiation de marché. Or la réalité empirique des intermédiaires implique les deux approches d'une manière plus au moins accentuée. En effet, la montée des marchés de capitaux a permis d'un côté à l'intermédiation de bilan de se marchéiser. D'un autre côté, l'intermédiation de marché a souvent impliqué le bilantialisation de l'intermédiaire qui la réalise.
Mais qu'en est-il de la production de la liquidité?
Ullmo (1988), p 642.