Conclusion de la première partie

Cette partie était consacrée à l'exploration des éléments théoriques qui entourent la liquidité du marché et qui peuvent être rassemblés sous deux thèmes majeurs: la théorie de la microstructure des marchés et la théorie de l'intermédiation financière.

Ce parcours de la littérature a permis de délimiter la notion de liquidité du marché, de découvrir ses caractéristiques et de lui attribuer deux sources importantes: une source naturelle et une source additionnelle.

D'abord, la liquidité du marché est la liquidité produite par le marché garantissant aux participants désireux d'échanger un actif la facilité de traiter rapidement et à des prix raisonnables. Elle se distingue ainsi de la liquidité d'un titre qui reflète son aptitude à être transformé rapidement et à moindre coût en moyens de paiement.

Les marchés liquides se caractérisent par la coexistence de trois dimensions: la largeur, la profondeur et la résilience. Un marché large est un marché équitable (accessibilité) et épais (présence des investisseurs institutionnels). Un marché profond est un marché régulier et transparent permettant d'échanger des quantités substantielles de titres sans perturber les prix. Un marché résilient est un marché capable d'absorber rapidement les variations des cours.

Etant donné son aspect complexe, il existe plusieurs outils pour mesurer la liquidité du marché: les ratios de liquidité, les indicateurs de développement des marchés et les indicateurs de rotation.

Sur les marchés boursiers la liquidité se situe à deux niveaux principaux:

Néanmoins, une grande partie de la littérature se focalise sur la production de la liquidité marchande en associant la présence des market makers à un service d'instantanéité des échanges, à la stabilisation des prix et à la réduction de l'asymétrie d'information.

Sans remettre en question le rôle important du market making dans la production de la liquidité additionnelle, particulièrement sur les marchés naturellement illiquides, nous soulignons l'importance de son encadrement. En effet, le market maker manifeste une tendance naturelle à élargir sa marge. En l'absence de mécanismes régulateurs (variation limitée des cours, concurrence…), rien ne garantit l'altruisme du market maker. Ce dernier peut donc manipuler les cours en vue de tirer le maximum de profits.

Finalement, la modernisation des marchés boursiers, le développement de l'intermédiation financière et l'encadrement de l'activité du market making garantissent la réalisation de la liquidité du marché.

Figure 5: Les sources de la liquidité sur les marchés boursiers
Figure 5: Les sources de la liquidité sur les marchés boursiers