III.4 Les solutions envisageables

Question : Quels sont les moyens permettant l’amélioration de la liquidité ?

L’objectif de cette question est de vérifier l’étendue des solutions théoriques abordées dans la première partie de ce travail et de déterminer les moyens appropriés à l’amélioration de la liquidité du marché tunisien.

Outil Nombre de citations Fréquence Population en %
L’introduction en bourse de nouvelles sociétés 22 28% 85%
Des contrats d’animation du marché 18 23% 69%
L’accès des investisseurs internationaux 16 20% 62%
L’instauration d’une nouvelle forme d’intermédiation 10 13% 38%
Plus d’ampleur pou l’activité de l’intermédiaire 10 13% 38%
Autres 4 5% 15%
Total 80 100% 26 de 28

Les intermédiaires ont souvent eu recours à plusieurs réponses simultanées. Afin d’éviter toute ambiguïté, il est à préciser que les pourcentages cités dans l’analyse suivante évoquent la proportion de la population ayant opté pour une solution déterminée alors que le graphique ci-dessus représente la fréquence des outils proposés.

D’abord, 79% des intermédiaires proposent l’introduction en bourse de nouvelles actions. L’entrée de nouvelles sociétés devrait délayer le capital boursier et réduire la concentration sectorielle. De plus, les nouvelles introductions offrent plus de possibilités pour la diversification des portefeuilles en terme de rendement, de risque et de secteur d’activité.

D’autre part, 64% de la population mettent l’accent sur l’importance de l’accès des investisseurs internationaux. Leur présence sur le marché local peut créer un effet de synergie au niveau des échanges et entraîner un effet d’apprentissage pour les investisseurs domestiques. Par ailleurs, la présence des investisseurs initiés et compétents inciterait les entreprises cotées à diffuser une information complète et périodique.

La troisième solution qui avait intéressé 57% des intermédiaires concerne le développement des contrats d’animation. Les intermédiaires pensent que ce type de contrat est un moyen très efficace pour l’animation des marchés des petites valeurs. Précisons que les contrats de liquidité qui ont vu le jour jusqu’à maintenant concernent la souscription des titres lors d’une introduction en bourse ou à l’occasion d’une augmentation de capital. Six contrats ont été adoptés entre 1990 et 1998 140 .

En plus de ces solutions, 72% des intermédiaires sont également partagés entre l’instauration de nouveaux métiers de l’intermédiaire en bourse et l’élargissement du champ d’action de l’intermédiaire.

Figure 31: Les outils nécessaires à l'amélioration de la liquidité
Figure 31: Les outils nécessaires à l'amélioration de la liquidité

Les métiers qui ont été cités en guise de réponses complémentaires sont : le market maker et le Spécialiste en Valeur de Trésor. Un seul intermédiaire a relié l’instauration du métier de market maker à la création d’un marché à terme.

Cependant, les autres solutions basées sur le mode de cotation, le nombre des séances de cotation, l’utilisation des ordres limités et l’organisation du marché d’une manière générale ont très peu suscité l’intérêt des intermédiaires interrogés. Un seul intermédiaire avait opté pour la négociation à la criée 141 .

Néanmoins, d’autres mesures possibles non stipulées dans le questionnaire ont été apportées. Il s’agit principalement du rétablissement de la relation de confiance brisée entre les intermédiaires et les investisseurs :

‘“ Redéfinir le rôle de l’association des intermédiaires en bourse et de la bourse des valeurs mobilières qui doivent être plus orientées vers le développement de l’épargne valeurs et la protection des épargnants ”
“ Rétablir la relation de confiance avec les épargnants ”’

D’autres propositions suggèrent l’assouplissement des règles d’introduction en bourse et des encouragements pour l’entrée des investisseurs institutionnels, voir même des avantages fiscaux pour la réalisation de l’activité de contrepartie.

Une proposition a particulièrement attiré notre attention. Elle concerne la création d’un organisme de placement collectif entre les sociétés émettrices et les investisseurs institutionnels qui permettrait de réguler le marché.

En guise de réponse à cette proposition, nous évoquons la réalité du marché boursier tunisien caractérisé déjà par une forte densité des relations entre les sociétés émettrices, les intermédiaires en bourse et les investisseurs institutionnels.

En effet, une grande partie des sociétés cotées est constituée par des banques de la place qui possèdent déjà sous leur tutelle des sociétés de bourse chargées de la régulation de leurs marchés. Dans la majorité des cas, les banques sont des actionnaires majoritaires des SICAV et des compagnies de leasing. Alors, le champ des institutionnels potentiels se limite aux caisses nationales de sécurité maladie et aux compagnies d’assurances.

Or, le secteur de l’assurance est très en difficulté et nécessite des restructurations fondamentales. De plus, la création d’un organisme commun de placement contribuerait actuellement à aggraver la concentration du marché. Il serait opportun d’envisager plutôt la fusion d’un certain nombre de sociétés de bourse pour élargir leurs surfaces financières.

Notes
140.

D’après une information retenue de la part de M. Hamza Knani, président de l’Association des Intermédiaires en Bourse.

141.

Pour plus de détails sur les divers modes de cotations, voir chapitre 3 de la première partie de ce travail