Conclusion

Le monopole de négociation des valeurs mobilières est accordé aux intermédiaires en bourse dont les conditions d'agrément et les obligations sont fort bien détaillées et précises. La profession est caractérisée par la coexistence des intermédiaires personnes physiques et des sociétés de bourse. Néanmoins, la réforme de 1999 impose à l'ensemble des intermédiaires l'élargissement de leur capitalisation. Cette situation peut conduire à la disparition progressive des intermédiaires personnes physiques. Il est devient opportun pour quelques intermédiaires de fusionner.

La perspective de fusion s'impose dans la mesure où le secteur est émietté: 26 intermédiaires pour 44 valeurs à la fin de l'année 2000. Par ailleurs, les relations clients-intermédiaires sont très denses à cause de la forte présence du secteur bancaire. Le rôle des institutions bancaires est important pour l'activité du marché. Cependant, leur présence devient polémique quand elles sont à la fois les principales sociétés émettrices et les actionnaires majoritaires d'un bon nombre de sociétés de bourse et de sociétés d'investissement.

Le champ d'action des intermédiaires en bourse tunisien se rapproche de celui de la profession boursière française. Il regroupe plusieurs domaines d'intervention. Néanmoins, l'activité des intermédiaires reste principalement orientée vers les opérations de courtage. Les opérations de contrepartie et de tenue de marché sont rarement exercées. L'organisation de la liquidité demeure essentiellement assurée par les ordres du public. L'utilisation des contrats de liquidité est restreinte à quelques introductions et elle est initiée par les autorités boursières.

Dans le cadre particulier de l'illiquidité du marché boursier tunisien, deux constats principaux s'imposent.

D'une part, la liquidité du marché demeure une notion méconnue par les intermédiaires en bourse tunisiens. Cette méconnaissance s'explique essentiellement par les origines textuelles de la définition théorique retenue dans la partie théorique. En effet, cette définition est très évoquée dans la littérature anglo-saxone et elle est liée à des traditions organisationnelles différentes de celles qui prévalent sur le marché tunisien.

D'autre part, les intermédiaires sont unanimes sur l'existence d'un problème d'illiquidité. Néanmoins, les explications avancées n'évoquent pas un problème durable du marché. Les intermédiaires perçoivent cette illiquidité comme une conséquence directe du ralentissement de l'activité boursière durant 1996-98 et des difficultés de la profession. En revanche, ils s'attribuent un grand rôle dans amélioration de la liquidité du marché en s'appuyant sur l'assainissement et l'élargissement du secteur. Ils appellent également à l'aide des autorités publiques et boursières en vue d'élargir la cote et consolider l'offre.