L'élargissement de la cote de bourse peut résulter de l'innovation des produits financiers offerts aux sociétés faisant appel public à l'épargne.
L'innovation des instruments financiers constitue une des mesures qui ont permis le développement des marchés de titres français au début des années 1980 160 . En effet, outre l'assouplissement des conditions d'émissions sur les marchés de titres, la gamme de produits financiers a été enrichie par le lancement des produits composés et/ou subordonnés.
Certains d'entre eux ont été déjà adoptés dans le cas tunisien tels que les ADP, les CI et les TP. Cependant, ils demeurent très peu utilisés par les sociétés émettrices: une seule société a eu recours à l'émission des ADP (BTEI) et une autre aux certificats d'investissement (CARTE) 161 . Il s'agit vraisemblablement d'une réticence injustifiée de la part des émetteurs tunisiens dans la mesure où ces produits offrent plus d'avantages concernant le maintien du pouvoir dans l'entreprise surtout dans des cas d'entités familiales.
Ceci étant, il existe encore d'autres produits qui méritent d'être envisagés. Certaines peuvent permettre de diversifier les choix des investisseurs et d'outrepasser les limites entre marché obligataire et marché des actions, en offrant aux investisseurs la possibilité d'arbitrer entre le statut d'obligataire et le statut d'actionnaire. D'autres permettent d'élargir l'actionnariat de l'entreprise en sollicitant la participation des employés dans le capital de la firme.
Nous retenons les exemples suivants parce qu'ils offrent aux investisseurs une meilleure possibilité de sortie, et permettent aux entreprises d'améliorer la pérennité des fonds collectés:
Les lois du 3 janvier 1983 et du 11 juillet 1985 ont permis d'instituer de nouveaux produits négociables en bourse.
Pour mémoire, les ADP sont les actions à dividende prioritaire sans droit de vote, les TP sont les titres participatifs et les CI sont les certificats d'investissement.