Conclusion

Deux aménagements s'imposent pour améliorer la liquidité du marché tunisien: l'élargissement de la cote et l'encadrement de l'activité de contrepartie.

L'élargissement de la cote repose sur le rôle des institutionnels, sur la multiplication des introductions et sur l'innovation financière des produits.

Les investisseurs institutionnels sont peu présents sur le marché des actions en dépit de leur nombre important et de leur capacité financière étendue. Ils sont particulièrement orientés vers les titres de créance dans une optique d'investissement sans risque. Néanmoins ils sont les plus habilités à apporter leur savoir-faire en matière de gestion de risques et à intervenir massivement sur les marchés de titres. Il convient donc de prendre en considération cette situation et d'apporter les mesures nécessaires pour les inciter à renforcer leur intervention sur le marché des actions. Le secteur des assurances est à réaménager en priorité. Son rôle dans la collecte de l'épargne à long terme est primordial pour la prospérité du marché boursier.

Le programme de privatisation constitue un moyen efficace pour alimenter la cote de bourse avec de nouvelles sociétés. Il convient donc de l'accélérer et de canaliser le produit de privatisation vers le marché boursier.

Par ailleurs la gamme de produits actuellement proposés aux sociétés émettrices semble diverger de leurs attentes. A l'exception de quelques rares exemples, les actions et les obligations restent les seuls produits émis. Il devient donc opportun d'élargir l'ensemble des produits financiers par des formules de combinaison et/ou de subordination entre ces deux supports principaux. Précisément, la législation tunisienne peut envisager la création des actions à bons de souscription d'actions, les obligations à bons de souscription d'actions et les stock options.

L'activité de contrepartie constitue l'action la plus favorable à la création et à l'animation des marchés de titres. Néanmoins son exercice est limité et manque d'encadrement réglementaire et technique. Elle nécessite l'élaboration de textes réglementaires précis et l'octroi de privilèges tarifaires ou fiscaux. Son institution devrait même être obligatoire dans certains cas. De plus elle pourrait être autorisée aux banques et aux autres investisseurs institutionnels.

L'exercice de la contrepartie en régularisation de marché est intimement lié à l'utilisation du contrat de liquidité. Cet outil devrait être mieux réglementé et plus largement utilisé.