ANNEXES

Introduction

A l’origine de cette enquête se situe l’étude détaillée de nombreux écrits académiques et professionnels sur la liquidité des marchés financiers. Ce parcours de la littérature a permis de choisir une définition synthétique pour cette notion basée sur la présence simultanée des aspects favorables suivants : la largeur, la profondeur et la résilience. Ainsi, un marché large, profond et résilient est un marché liquide.

Ce choix est lié à des considérations conceptuelles et pratiques.

D’une part, ce choix s’inspire des écrits récents de plusieurs économistes et praticiens des marchés boursiers. Ces écrits présentent l’avantage de définir la liquidité des marchés des titres d’une manière nuancée par rapport à :

  • la notion générale de la liquidité en économie monétaire ou en comptabilité ;
  • et des notions proches telles que l’efficience ou la célérité.

D’autre part, ce choix est lié à la définition basique de la liquidité des marchés. Elle définit globalement un marché liquide celui qui permet d’échanger sans délai une quantité appréciable d’actifs sans perturber les prix. Les aspects largeur et profondeur sont incorporés dans cette définition d’une manière moins distinctes.

En effet, l’instantanéité des échanges suppose l’existence simultanée d’investisseurs hétérogènes, en terme de motifs de transaction, des deux cotés du marché et une organisation permettant leur rencontre pour conclure leurs échanges. Ceci est en relation avec la largeur du marché. En outre, des variations moindres des prix suite à des échanges de grande taille sous-entendent l’existence de prix réguliers et un marché transparent. C’est la profondeur du marché.

Cependant, cette définition fondamentale ne prend pas en considération la vitesse de circulation de l’information suite à des événements conjoncturels ainsi que leurs effets sur l’arrivée de nouveaux ordres sur le marché. La résilience constitue l’aptitude d’un marché à diffuser rapidement l’information et absorber rapidement les déséquilibres.

Finalement, la fragmentation de la notion de liquidité du marché en sous notions délimitées permet de mieux la maîtriser et la favoriser par des moyens plus appropriés.

Cependant, cette définition retenue n’est pas partagée dans tous les travaux effectués dans ce domaine. En effet, excepté la profondeur les termes largeur et résilience demeurent presque absents dans les écrits ou interventions francophones, sauf dans quelques travaux académiques.

Par ailleurs, le travail théorique sur la liquidité des marchés financiers a révélé une dualité en matière de ses fournisseurs. D’une part, la théorie classique attribue le service de la liquidité aux market makers dont la fourchette des prix est considérée comme étant la mesure commune de cet aspect. D’autre part, l’avancement technologique et les nouveaux systèmes de cotation substituent aux market makers des ordinateurs centraux et des canaux virtuels de transmission de l’information. Les mesures de la liquidité se sont alors diversifiées et le rôle des market makers est remis en question.

Hormis la difficulté lexicale, le service de la liquidité, sa mesure et les moyens de son développement semblent présenter des terrains fertiles en matière de recherche. Notre champ de recherche porte particulièrement sur la liquidité du marché boursier tunisien. Cette enquête constitue la partie centrale de ce travail.