Conclusion

Au château d’Argol et Un beau ténébreux entretiennent donc un rapport singulier avec le monde et ses représentations textuelles. Comme on vient de le voir, ces deux romans ne s’intéressent à décrire ou évoquer des paysages que selon des exigences internes au récit, exigence symbolique et dynamique dans Au château d’Argol, exigence de mise en scène narcissique ou prophétique par le personnage central d’Un beau ténébreux. La fin du premier chapitre d’Argol, comme la scène du château de Roscaër, dans Un beau ténébreux en sont à la fois les emblèmes et dans une certaine mesure le programme. Il reste cependant à montrer comment la substance du récit se trouve organisée de l’intérieur par les images du monde, dans l’un et l’autre de ces deux romans, une fois le principe posé de la soumission de ces images à l’intention symbolique de l’un, théâtrale ou divinatoire de l’autre. Si le monde n’y vaut en effet pas pour lui-même, mais comme matériau conducteur, tout le tissu narratif et poétique de ces deux oeuvres doit effectivement y puiser ce qui constitue finalement son être spécifique.