3.1.6. Approvisionnement auprès des producteurs agricoles et des grossistes

En milieu rural, l’approvisionnement en produits agricoles, directement auprès des producteurs, sans intermédiaire professionnel, est courant. En effet, l’accès aux fermes, en tant que structures d’approvisionnement, est aisé : les déplacements sont moindres, les aliments produits sont connus, les agriculteurs sont souvent des proches dont on sait les habitudes. Outre les exploitants en activité, certains particuliers fournissent également des productions agricoles. Ce sont des agriculteurs à la retraite qui ont maintenu certaines de leurs activités sous une forme réduite : ils ont conservé une vache ou quelques volailles et continuent à commercialiser leurs productions auprès de leurs clients les plus proches. Par ailleurs, sans être à proprement parler agriculteurs, certaines personnes élèvent des animaux (porcs, volailles, lapins, etc.) dont ils effectuent la commercialisation au sein de leur entourage (collègues, amis, voisins, parents). Auprès de ces divers producteurs, les Stéphanois se procurent essentiellement du lait cru, des oeufs, des volailles, des lapins.

Comme l’acheteur se rend directement chez son fournisseur, la proximité avec ce dernier est encore plus grande que sur le marché forain. Dans ce contexte, les produits acquis jouissent d’une image extrêmement favorable. Supposés avoir été produits comme l’auraient fait les consommateurs, ils sont particulièrement appréciés : ils répondent aux exigences des Bressans. Ainsi cette Stéphanoise, qui n’élève plus de lapins et qui n’en a pas mangé depuis quelque temps, déclare : « ‘ce serait le moment de chercher un bon gros lapin. Pas les petits jeunes lapins qu’on trouve dans le commerce. On cherchera chez des particuliers, qui font leurs lapins, qui les nourrissent encore bien avec des déchets du jardin, ça fait un lapin qui n’est pas tout jeune, qui est rassis, ça fait une bonne viande, c’est ce qu’on achètera’ ». Pour ces consommateurs, l’achat auprès des producteurs est un circuit spécifique qui ne s’apparente pas aux commerces classiques : il se situe entre la sphère commerciale et la sphère domestique. Pour cette raison, les produits que l’on y trouve ne sont pas non plus les mêmes que dans les commerces. Le lait est incomparable : « ‘du lait en boîte, comme ça, je ne peux pas le boire, moi, je peux pas y avaler. Alors que du lait, ..., moi je peux bien boire un demi litre, facile, à la suite ’». Les produits obtenus grâce à la vente directe présentent des critères d’identification élevés et offrent une garantie sur des conditions de fabrications proches de celles qui sont privilégiées par les consommateurs. Par ailleurs, l’aspect financier n’est pas négligeable : les prix sont moins élevés qu’en fin de chaîne, après une série d’intermédiaires, ce qu’argumentent souvent les acheteurs.

Ces réseaux spécifiques d’approvisionnement sont particulièrement développés et sollicités pour deux productions : les volailles de Bresse et les porcs.