Achats dans le cadre des fêtes et foires

Les diverses fêtes et foires organisées dans la région représentent également des sources d’approvisionnement non négligeables : la foire de Coligny, le marché des fruits d’automne de Cuisiat, la fête de la courge de Boissey, la Saint-Cochon à Bourg-en-Bresse, la fête de l’attelage à Saint-Etienne-du-Bois pour ne citer que certaines de ces manifestations au cours desquelles le public s’approvisionne en tel ou tel produit. Si elles ne sont qu’une forme quantitativement limitée de l’approvisionnement total des Bressans, elles occupent un rôle social important, sur lequel nous reviendrons ultérieurement à propos des manifestations festives.

Nous pouvons d’ores et déjà signaler la diversité des produits acquis à ces occasions tout en soulignant la prépondérance des productions locales : de la fête de la paria, les visiteurs ramènent bien entendu de la paria mais également des tartes à la crème, à la Saint-Cochon, ils achètent diverses charcuteries artisanales dont du boudin, du civier, des boulettes, du lard gras, au marché des fruits d’automne des fruits et légumes de saison mais également diverses productions comme cette Stéphanoise qui s’y rend régulièrement : « ‘au marché aux pommes à Cuisiat, j’y vais tous les ans, j’achète mes vingt et quelques kilos de pommes, j’en ai pour tout l’hiver et je vais prendre une barquette de civier, parce qu’il le fait bien, il le fait comme on le faisait chez nous’ ».

Les motivations des acheteurs sont plus variées que lors des achats réalisés auprès des associations locales. Elles peuvent, comme dans le cas précédent, porter sur une démarche de soutien des organisateurs (tel est le cas lors des ventes associées à des fêtes associatives comme celle de la paria) mais elles relèvent également de logiques plus économiques : certains consommateurs se rendent volontairement dans ces foires ou fêtes pour se procurer des produits qu’ils ne trouvent pas ailleurs ou pour effectuer des réserves. Les quantités achetées varient donc d’une seule pièce qui sera consommée rapidement à des volumes plus importants qui seront stockés.

Au sein de ce réseau d’approvisionnement, les produits ont, eux aussi, bonne réputation et relèvent de la catégorie supérieure aux yeux des consommateurs : « ‘moi j’achète jamais du civier, ni du boudin. Et au mois de février, début février, à Bourg, ils font une fête, la Saint-Cochon, alors là, ben ils font des bons boudins. Là on en achète. C’est tout. Le premier dimanche de février’ », « ‘à la Maison des pays de l’Ain, quand ils font la fête, là, qu’il y a des tartes au four, j’apprécie mieux que les tartes achetées chez le boulanger. Au four, celles-là, elles me plaisent pas mal’ » déclare une femme qui ne prend jamais de tartes en boulangerie et n’en confectionne pas non plus. Et les personnes qui fabriquent habituellement leurs propres produits font elles aussi l’effort d’en acheter.