Mardi 20 octobre : extraction du jus de pomme

La première étape consiste à extraire le jus des pommes. Elle se déroule dans le hameau de Pommier, où habitent Jean et son cousin André, à quelques kilomètres de la ferme de la Claison, siège de l’association où aura lieu la fête. Quelques amis, une demi-douzaine environ, tous de sexe masculin, sont venus les aider. Ils se sont installés chez Jean, près d’un hangar ouvert où est abrité le matériel qu’ils vont utiliser.

Les pommes, achetées la veille en Savoie, sont tout d’abord passées dans une râpe puis dans un broyeur à cylindres crantés. Cette seconde action n’est pas obligatoire mais préférable ; l’un des acteurs y tient particulièrement : « ‘quand tu les râpes, ça les coupe. Alors que là, tu écrases la chair de la pomme, en l’écrasant, ça sort plus de jus. Toutes les molécules sont... ça va bien ’» explique-t-il. Ainsi broyées, les pommes sont disposées dans un petit pressoir à vin. A tour de rôle, chacun tire sur le manche afin d’extraire le moût qui coule dans un grand baril en plastique de 120 litres de contenance. Après l’avoir goûté, les participants le stockent jusqu’au lendemain. Ils l’appellent indifféremment « cidre », « vin », « jus » voire « pinard » bien qu’ils aient précisé lors d’un entretien plus formel l’inadéquation du terme : « on dit qu’on goûte le cidre mais c’est pas vraiment du cidre ! C’est pas du cidre, puisqu’il n’y a pas fermentation ».

Cette chaîne opératoire est répétée plusieurs fois jusqu’en fin d’après-midi. Avant de se quitter les bénévoles effectuent un rapide rangement au cours duquel ils discutent du bon entretien des pressoirs. Ils se donnent rendez-vous à six heures le lendemain matin.