Le dinno

La base de la préparation du dinno est un décamoton.

Pour faire son dinno, Suzanne verse une bonne quantité de farine dans un saladier puis la dilue uniformément avec plus d’un litre de lait. Pendant ce temps, elle fait bouillir des haricots en grains dans une grande casserole d’eau salée mélangée à du lait. Lorsqu’ils sont bien cuits, elle verse progressivement le mélange farine et lait dans la casserole qui comprend les haricots, l’eau et le lait de cuisson, et laisse épaissir sur le feu. En ajoutant ce mélange, Suzanne s’inquiète du résultat car elle n’a pas l’habitude de mesurer précisément les quantités mais les évalue au jugé. Aura-t-elle versé les bonnes proportions ? « ‘Je ne sais jamais trop’ ». Il lui faudra rajouter un peu de lait. Lorsque la préparation, suffisamment cuite, s’est épaissie, Suzanne sert à la louche, depuis le fourneau, les assiettes aux commensaux. Selon les familles, le dinno est apprécié un peu liquide ou plutôt consistant.

Dans la mesure du possible, l’emploi pour la préparation du dinno de variétés anciennes de haricots est préférable. A propos de haricots de la variété religieuse qu’elle désigne par les « haricots du vieux temps », une interlocutrice précise : « ‘ça, ça fait de la bonne soupe aux haricots, du bon dinno ’». Aux haricots, peuvent également se substituer, dans la préparation du dinno, des petits pois, des marrons, du riz, des grains de maïs ou encore de la courge, qui est alors grossièrement écrasée dans la casserole. Le dinno peut également être consommé sans l’apport d’un légume. La farine et le lait cuits ensemble donnent une soupe épaisse qui est alors souvent sucrée et consommée le matin.