5.4.4.1. Déroulement de la manifestation

Depuis 1994, l’association Maison de pays en Bresse organise chaque troisième dimanche d’octobre « la fête de la paria » à l’entrée sud du village de Saint-Etienne-du-Bois. Cette manifestation se déroule durant toute la journée et comprend diverses animations dont l’attraction phare - ce que laisse entendre le nom donné à cet événement - tourne autour de la paria, cette « confiture bressane » comme le précisent les chevalets informatifs installés aux deux principales entrées de la commune, sur le bord de la nationale.

Pour cette occasion, les visiteurs peuvent pénétrer gratuitement sur le site de la Maison de Pays en Bresse qui comprend désormais deux fermes bressanes, une carronnière (ancienne tuilerie), un four bressan et un poulailler. Dans la cour, entre les divers bâtiments, les bénévoles ont installé le chaudron de paria qu’ils venlent à tour de rôle. Toute la journée, ils vont rapporter aux visiteurs l’histoire de cette confiture bressane : ils racontent le poids qu’elle représentait dans l’alimentation d’autrefois, ils évoquent leurs propres souvenirs, expliquent les différentes étapes de sa fabrication, montrent comment il faut venler et occasionnellement proposent aux visiteurs d’essayer, surtout s’il s’agit d’une jeune femme. Dans ce cas, ils lui proposeront, en raison de la difficulté physique, de l’aider à venler, parodiant, à l’attention de ceux qui en connaissent le sens, des avances. Les informations sont inlassablement répétées aux nouveaux arrivants. Des discussions plus spontanées s’engagent avec ceux qui relatent leurs propres expériences. En cours d’après-midi, lorsque la paria est cuite, les visiteurs assistent à son transvasement dans des jarres en grès tandis que la répartition, une fois refroidie, dans de petits pots se déroulera en privé dans une pièce fermée de la ferme de la Claison.

Le long du bâtiment, un grand banc a été installé afin de permettre la dégustation et la vente des produits. Une bénévole propose au public de goûter et donner son avis sur cette confiture bressane, tandis qu’un peu plus loin, une autre se charge de la commercialisation des pots de paria et des tartes à la crème, également confectionnées par les membres de l’association. En effet, l’ancien four à pain, près du chaudron, a été rallumé pour l’occasion suscitant un autre centre d’intérêt. Depuis la veille déjà, un groupe de bénévoles prépare, dans une des salles de la ferme, les fournées de pâtes à tarte. A plusieurs reprises, durant la journée, des dizaines de tartes sont introduites dans le four brûlant sous le regard admirateur des spectateurs. Lorsque, peu après, elles ressortent toutes chaudes et bien dorées, le succès est assuré. Chacun se précipite au stand voisin pour être sûr d’en avoir une.

Pour l’animation générale, un groupe de musique et de danse folklorique a été sollicité : par moment, quelques personnes se joignent à la danse. Par ailleurs, un jeu de quilles bressan est également proposé à l’entrée du site. Dans la pièce principale de la ferme des Mangettes, devant la cheminée sarrasine, une buvette accueille les visiteurs : les boissons peuvent être accompagnées de tartines de fromage fort grillées. Enfin, quelques membres de l’association prêtent leurs services pour commenter la ferme-musée, seule entrée payante : ce sont surtout les personnes étrangères, ne connaissant pas le site, qui suivent ces visites.

Les touristes se prennent au jeu : ils écoutent les explications portant sur la paria, achètent tartes et pots de confiture et visitent la ferme-musée. Les personnes de la région, celles qui se rendent à la fête chaque année, y participent différemment : elles viennent pour discuter, occuper leur après-midi ou conduire des amis de passage à Saint-Etienne-du-Bois. La gratuité de la manifestation facilite d’ailleurs la venue de ceux qui ne souhaitent pas rester longtemps mais qui viennent juste saluer des parents ou amis participant à l’organisation. C’est alors l’occasion pour eux d’acheter une tarte et éventuellement un pot de paria. Mais, la participation des jeunes générations à cette manifestation reste très limitée. De manière générale, seuls ceux ayant un proche parent participant à l’organisation viennent éventuellement faire un tour, les autres s’en désintéressent totalement.

S’il est difficile, en raison de l’entrée libre de cette manifestation d’évaluer le nombre de visiteurs, le volume des productions commercialisées donne une idée de son importance : près de quatre cents tartes sont vendues en deux jours, essentiellement le dimanche bien entendu, ainsi qu’environ huit cents pots de paria. Le nombre d’entrées payantes, avoisinant la centaine, est relativement faible dans la mesure où les visiteurs viennent prioritairement pour la démonstration de la paria et non pour visiter la ferme-musée.