5.4.4.2. Relance d’une activité rurale, créatrice de sociabilité interne

La fête de la paria a été créée à l’initiative d’une association locale dont les principales activités tournent autour du patrimoine bressan : visites des deux fermes, l’une du XVe siècle et l’autre du XVIIe, aménagées avec du mobilier et des objets anciens, groupe de travail sur la culture et le patois bressan, protection et valorisation de bâtiments locaux (carronnière), etc. Cette manifestation est l’une des ses trois principales animations avec la « grande farfouille d’objets anciens » du 1er mai et la « fête de l’attelage » en août. Si le conseil d’administration de cette structure ne comprend qu’une trentaine de membres, c’est en réalité plus de cent cinquante personnes qui participent de manière plus ou moins active aux diverses occupations. La plupart sont des retraitées, beaucoup sont issues du milieu agricole (anciens agriculteurs ou enfants d’agriculteurs).

Au cours de cette fête, plusieurs productions locales sont mobilisées : la paria bien sûr, mais aussi les tartes à la crème et dans une moindre mesure le fromage fort. Toutes les trois n’occupent pas le même statut au sein de cette manifestation. Le fromage fort, souvent présent lors des manifestations hivernales, comme à la Saint-Cochon, est sollicité pour sa dimension conviviale. Ici il marque la spécificité locale et fait le lien entre le passé et le présent du groupe (« ‘parce que c’est traditionnel en Bresse, le fromage fort’ »). Les tartes occupent une place différente. Très réputées, elles se vendent facilement et représentent un apport financier essentiel pour l’association. Aliment du corpus alimentaire bressan d’aujourd’hui, la cuisson au feu de bois leur donne une valeur particulière qui incite le public, même les personnes qui en font habituellement, à s’en procurer. Quant à la paria, comme nous allons le voir, elle sert avant tout de prétexte à la fête.