Université Lumière Lyon II
U.F.R. de sociologie et d’anthropologie
THESE
pour obtenir le grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITE LYON II
Discipline : sociologie
le 30 mai 2002
Les résidences services pour personnes vivant seules :
de nouvelles formes de voisinage
Directeur de thèse : M. Yves GRAFMEYER
M. François ASCHER, Professeur à l’Institut Français d’Urbanisme (Université Paris-VIII).
M. Jean-Yves AUTHIER, Maître de conférences à l’Université Lumière Lyon II, habilité à diriger des recherches.
M. Thierry BLöSS, Professeur à l’Université de Provence – Aix-Marseille I.
M. Yves GRAFMEYER, Professeur à l’Université Lumière Lyon II.

Remerciements

Mes remerciements vont d’abord à M. Yves Grafmeyer, directeur de cette recherche, qui a été disponible et présent, et qui a su valoriser mes initiatives comme cadrer ou recadrer mon travail lorsque cela était nécessaire.

Ils vont à Odile Rissoan-Joly avec qui j’ai eu l’occasion de discuter de ma recherche.

Je tiens à évoquer Roselyne Saulnier et Olivier Vignon qui ont participé à la relecture et à la mise en page finales.

Je remercie également mes proches (et plus particulièrement ma mère) pour leur soutien et leurs encouragements.

Mes remerciements vont enfin aux responsables des résidences et aux habitants qui ont eu la gentillesse d’accepter d’être interviewés.

RESUME

Les résidences services ont pour particularités de rassembler essentiellement de petits logements (équipés et meublés), de comprendre des espaces collectifs (une laverie, une salle de télévision, etc. ) et d’accueillir un type de ménage particulier : des ménages d’une personne. Leur apparition récente marque une rupture avec la façon dont est traditionnellement envisagé le logement des personnes vivant seules, et qui consiste à rassembler des individus homogènes du point de l’âge (les maisons de retraite) ou de la condition (les résidences étudiantes, les foyers pour jeunes travailleurs). Ici, la structure domestique apparaît comme le critère discriminant et est au contraire revendiquée une ‘‘transversalité’’ des situations.

Cette recherche vise à saisir et analyser les effets qu’induit sur la sociabilité de voisinage (relations et perceptions mutuelles), l’agrégation d’habitants unis du point de vue de la situation domestique mais différenciés sous d’autres critères. Elle montre que les deux principales catégories d’habitants (des étudiants et des non-étudiants) forment une configuration relationnelle du type établis-marginaux (référence à Norbert Elias, Logiques de l’exclusion). Les non-étudiants sont en position défavorable dans le rapport de forces qui les oppose aux étudiants (ce sont les ‘‘marginaux’’). Ils sont stigmatisés, leur présence est imposée comme incongrue, illégitime. Ceci nous conduit à nous intéresser aux fondements de la hiérarchie des statuts et du pouvoir symbolique des étudiants, ainsi qu’à la façon dont les non-étudiants intériorisent, vivent, interprètent et gèrent le processus de stigmatisation.

SUMMARY

Residential apartment buildings with services for singles : new forms of neighbourhood

The residential flats with services have the characteristics of gathering small housings (equiped and furnished), of including collective areas (laundry room, TV room, etc.) and of greeting a type of special household : single household. Their recent appearance shows the break with the way accomodation of people living alone is traditionally considered, and which consists in gathering standard-aged individuals (old people’s homes) or people from the same background (students’housings, young workers’hostels). Here, the domestic structure appears as the discriminating criterior and a ‘‘transversality’’ of situations is claimed instead.

This research aims at understanding and analysing the effects which the aggregation of inhabitants – close regarding their domestic situations but diverse under other criteriors – infers on the sociability of the neighbourhood (mutual perceptions and relations). It shows that the two main categories of inhabitants (students and non-students) constitue a relational configuration of the type established/unconventionals (reference to Norbert Elias, Logiques de l’exclusion). Non-students are in an unfavorable position in power struggle which brings them into conflict with the students (they are ‘‘the unconventionals’’). They are stigmatized. Their présence is imposed as weird and illegitimate. It leads us to take interest in the foundations of the status hierarchy, and of the symbolic power of students as well as in the way non-students internalyse, live, interpret and control the stigmatization process.