2.2. Grille d’entretien : favoriser des discours référentiels et d’opinions

Il s’agissait de recueillir pendant l’entretien les informations nécessaires à l’appréhension des modes de coexistence entre habitants, comme de satisfaire les exigences du cadre d’interprétation retenu.

Nous n’allons pas ici expliciter précisément de quelle façon a été construite et envisagée chaque question de la grille d’entretien 136 . L’objectif est de formuler quelques remarques principales concernant la construction de cette grille et la façon dont elle a été mobilisée en situation d’entretien.

En ce qui concerne l’appréhension des modes de coexistence entre habitants et plus largement de la vie au sein de la résidence, deux formes de questions ont été favorisées : celles appelant un discours d’opinions et celles appelant un discours narratif, descriptif.

Les deux premières questions de la grille sont révélatrices de cette orientation.

La première («qu’est-ce que vous auriez envie de me raconter en premier lieu sur votre vie au sein de la résidence ?» ) visait à laisser libre l’enquêté d’aborder les thèmes qu’il souhaitait. Il était alors intéressant de savoir si le thème des relations de voisinage apparaissait spontanément, et si c’était le cas, dans quel contexte d’énonciation.

La seconde («pourriez-vous me raconter comment les choses se sont passées à partir du moment où vous avez décidé de chercher un logement ?») visait explicitement à la narration de l’arrivée dans les lieux. Elle permettait de recueillir des informations factuelles comme de saisir les représentations qui y étaient associées.

Ces deux premières questions ont été en général posées de cette façon, en début d’entretien. En ce qui concerne les autres thèmes ou questions, j’ai essayé dans la mesure du possible et afin de saisir le processus par lequel était envisagé le rapport à la résidence et aux habitants, de respecter le mode d’énonciation du discours de chaque habitant. Lorsqu’un thème n’avait pas été abordé spontanément par l’enquêté, je l’interrogeais directement. De ce fait, les questions n’ont pas toujours été formulées telles qu’elles apparaissent dans la grille d’entretien. Celle-ci était avant tout considérée comme un pense-bête. En situation d’entretien, seul le magnétophone était mobilisé. La grille d’entretien était rangée dans mon sac. Je la sortais en fin d’entretien afin de vérifier qu’aucun élément majeur n’avait été oublié. J’éteignais ensuite le magnétophone 137 et rédigeais avec la collaboration de l’enquêté une «fiche récapitulative» et une «fiche emploi du temps» 138 . La «fiche récapitulative» 139 visait à recueillir les informations les plus formelles. Elle recensait notamment les caractéristiques socio-démographiques de l’enquêté et de sa famille proche, les caractéristiques du logement, les dates principales qui marquaient la trajectoire (professionnelle, résidentielle, de vie privée) de l’habitant.

Notes
136.

La grille d’entretien peut être consultée en annexes (voir annexe I, premier point).

137.

Eteindre le magnétophone avait parfois pour conséquence de relancer l’entretien, ce qui était notamment l’objectif.

138.

Voirpage suivante.

139.

Voir annexe II.