Il était important de connaître les caractéristiques socio-démographiques de la population de chaque résidence, afin de saisir notamment en quoi et dans quelle mesure les modes de coexistence entre les habitants pouvaient être expliqués et compris selon les différences sociales. Il était donc nécessaire de recueillir des données statistiques.
Le mode de collecte de ces informations a été différent entre la résidence A et les trois autres résidences.
En ce qui concerne la résidence A, nous avons pu avoir connaissance de la distribution sociale de l’ensemble des habitants grâce à la collaboration des responsables de la résidence. Trois mois avant l’enquête, ces derniers avaient recensé, à partir des baux d’habitation, l’ensemble des habitants. Pour chaque habitant était notamment précisé le sexe, l’âge, la profession et pour les étudiants la profession des parents (ou plus précisément du parent cautionnaire de l’appartement). Ces informations concernaient la situation des habitants à leur arrivée au sein de la résidence.
Quant aux autres résidences, les responsables n’avaient pas de données ‘‘objectives’’ concernant la structure de la population, et ils ne m’ont pas permis de recueillir ces données à partir de leurs fichiers. De ce fait, une enquête par questionnaires a été réalisée. Un courrier a été envoyé aux habitants sélectionnés afin de présenter la recherche. Le questionnaire était administré quelques jours plus tard par téléphone. Il comportait une cinquantaine de questions sur la fréquentation des espaces communs, les relations de voisinage, la situation professionnelle, résidentielle, de vie privée des habitants, ainsi que sur leurs caractéristiques socio-démographiques. Trois questionnaires différents ont été réalisés afin de prendre en compte la spécificité de chaque résidence en ce qui concerne notamment les services et espaces collectifs 144 .
La construction de l’échantillon est dépendante des contraintes de la recherche. Les habitants retenus ont été tirés au sort parmi ceux qui figuraient sur la liste des abonnés au téléphone et qui n’avaient pas été contactés en vue de réaliser un entretien. Les non-étudiants ayant souvent été contactés (puisqu’ils sont beaucoup moins nombreux) les étudiants sont largement surreprésentés dans l’enquête par questionnaires.
Certains habitants n’ont pu être finalement joints par téléphone, d’autres ont refusé d’être interviewés 145 .
Le mode de construction des échantillons, qui ne se fonde pas sur la liste exhaustive des habitants de chaque immeuble, qui reste variable d’une résidence à l’autre, qui conduit à la sous-représentation des actifs, contraint fortement l’analyse des données recueillies. L’étude des non-réponses ne semble pas non plus de ce point de vue là pertinente. De ce fait aussi, les informations recueillies par questionnaires concernant les relations de voisinage et la fréquentation des espaces communs, seront ponctuellement mobilisées (à titre indicatif) mais sans qu’une analyse des différences entre les habitants ne soit effectuée.
L’objectif prioritaire étant de connaître la composition sociale de la population, ont été principalement retenues les informations concernant les caractéristiques des individus. Afin d’obtenir ces renseignements sur le plus grand nombre possible d’habitants pour chaque résidence, ces données ont été complétées et traitées statistiquement avec celles recueillies par entretiens 146 . L’échantillon final ne peut être considéré comme représentatif de la population des résidences. Cependant, un nombre relativement important d’habitants ayant été recensés (par rapport à l’ensemble des ménages habitant chaque résidence) les données restent pertinentes à considérer.
Voir annexe III.
Au sein de la résidence B : seize ménages ont été contactés par courrier en vue de répondre à l’enquête par questionnaires : quatre n’ont pu être joints par téléphone et deux ont refusé.
Au sein de la résidence C, trente-trois ménages ont été contactés par courrier : sept n’ont pu finalement être joints par téléphone et trois ont refusé de répondre.
Au sein de la résidence D, trente et un ménages ont été contactés par courrier : six n’ont pu être joints par téléphone, quatre ont refusé.
Afin de différencier les deux enquêtes, le mode de collecte a été précisé.