2.4. Neutraliser les effets propres à la période d’enquête

Il aurait été préjudiciable pour la recherche d’interroger les habitants à leur arrivée dans les lieux. Jean-Yves Authier et Yves Grafmeyer insistent sur les limites d’enquêtes effectuées «‘au moment même de l’achèvement de l’opération étudiée, ou très peu de temps après’» : «‘en s’en tenant ainsi à l’examen des relations sociales des habitants à leur arrivée dans leur logement, les auteurs ne traitent pas de l’évolution de ces relations dans le temps, en oubliant au passage qu’établir des relations sociales exige du temps’» 147 .

L’ensemble des entretiens se sont donc déroulés entre les mois de janvier et avril des années 1995, 1997, 1998, 1999. Interroger les habitants de chaque résidence pendant cette période de l’année était indispensable compte tenu de la spécificité des rythmes de rotation et de peuplement. En effet, les habitants entrant souvent dans les lieux au mois de septembre et les quittant également souvent avant l’été, il s’agissait d’éviter de recueillir leurs discours à leur entrée dans les lieux comme au moment de leur départ. Les résidences étant davantage désertées pendant les congés, ceux-ci étaient aussi à prendre en compte. Il semblait également nécessaire d’assurer une certaine forme d’homogénéité entre les résidences du point de vue de la période d’enquête. Ces exigences, relativement spécifiques au type d’habitat analysé, constituèrent une grande contrainte : l’enquête dut être morcelée et étalée sur plusieurs années (il m’était difficile de porter mon attention sur plus d’une résidence par période).

Notes
147.

AUTHIER, GRAFMEYER, 1998, p. 30.