2.1.2. Les étudiants

Trente et un étudiants ont été interrogés. Il y a davantage de femmes que d’hommes dans notre échantillon (elles sont nettement plus nombreuses au sein des résidences A et B). La plupart des étudiants ont moins de vingt-trois ans. Un seul étudiant est de nationalité étrangère. Pour autant, des étudiants étrangers habitent les résidences : parmi les quarante et un étudiants interrogés par questionnaires huit ont déclaré être de nationalité étrangère. Ce sont le plus souvent des étudiants venus apprendre le français. Ils sont en France depuis moins de six mois. Parlant à peine le français nous ne les avons pas retenus dans notre échantillon, ce qui en constitue une limite.

La moitié des étudiants effectuent leur première année d’études supérieures ; un tiers sont en troisième année ou plus. Les étudiants interrogés vont plutôt à l’Université (vingt et un étudiants sur trente et un). Parmi eux, un tiers sont inscrits en droit, économie, A.E.S. ou gestion, un tiers en lettres, langues, sciences humaines et un quart en sciences ou médecine.

Dans 80% des cas l’installation dans les résidences correspond à l’arrivée à Lyon afin d’y commencer des études supérieures. Dans les autres cas, l’arrivée à Lyon date de deux ans au plus, et est tout autant justifiée par le début des études. Aucun étudiant interrogé n’était domicilié à Lyon ou même dans le Rhône avant la première année d’études supérieures. Tous habitent leur résidence depuis moins de deux ans et la moitié depuis moins d’un an. Dans la plupart des cas les étudiants n’exercent pas d’activité professionnelle rémunérée (même partielle) pendant l’année universitaire. Le logement, comme leurs dépenses personnelles, sont financées par les parents.

Les étudiants ont un autre lieu d’habitation qui est le plus souvent le domicile familial 162 . Ils y vivent avec leurs deux parents et leurs frères et sœurs. Douze étudiants sur les trente et un interrogés habitent la région Rhône-Alpes (et principalement les départements de l’Ain, l’Ardèche et la Haute-Savoie). Le domicile familial est donc plus fréquemment situé hors de cette région. La moitié des étudiants rentrent chez leur parents tous les week-ends et pendant les vacances. Seuls 20% des étudiants retournent chez leurs parents moins d’une fois par mois.

Les étudiants sont donc, comme la plupart des actifs, des habitants à double résidence, leur véritable lieu d’habitation étant toujours le domicile familial. Cette situation est relativement fréquente chez les étudiants comme le démontre Thierry Blöss qui parle de «‘situation résidentielle mixte’» 163 afin de définir la situation des étudiants habitant la semaine un logement indépendant situé sur le lieu des études et continuant à fréquenter le domicile familial les week-ends et vacances. Il ne s’agit donc pas ici de considérer ces étudiants comme des décohabitants au sens strict du terme et cela d’autant plus que «‘l’univers dichotomique de la cohabitation/décohabitation juvénile’» 164 est à nuancer.

Notes
162.

Seules deux étudiantes habitent par ailleurs un logement avec leur concubin. Cependant un peu moins de la moitié des étudiants ont déclaré être en couple. Dans la majorité des cas ces unions sont récentes : elles datent pour la plupart de plus d’un an et dans la moitié des cas depuis plus de deux ans. Poursuivant leurs études la question de la cohabitation ne se pose que rarement.

163.

BLÖSS, 1994.

164.

Voir sur ce point BLÖSS, FRICKEY, GODARD, 1990.