1.1.5. Les sorties

Effectuer des activités à l’extérieur de l’immeuble avec des voisins peut être considéré comme un indicateur de liens forts. En effet, cela sous-entend que la relation est suffisamment interpersonnelle pour s’inscrire dans un autre cadre que celui de la résidence.

Sur les 65 personnes interrogées par entretiens 14 (dont 9 étudiants) ont déclaré avoir effectué au moins une fois une activité à l’extérieur de l’immeuble avec d’autres habitants 175 . Ce type de relation caractérise donc davantage les étudiants et cela d’autant plus si, comme pour les réceptions, on porte attention au degré de fréquence et à la nature de ces activités.

Ces différents extraits illustrent bien que les étudiants sortent beaucoup plus régulièrement avec d’autres habitants que les actifs. Ces sorties s’effectuent souvent en compagnie du même groupe de personnes. L’emploi systématique et fréquent du pronom indéfini «on» souligne une forte cohésion de groupe. Ceci est à lier au fait qu’ils entretiennent aussi plus souvent des relations d’amitié avec d’autres habitants. Se rendre visite fréquemment, faire référence à la personne en la nommant par son prénom et effectuer des activités à l’extérieur de la résidence sont des indicateurs de ces relations d’amitié 176 . Sur les 21 personnes qui entretiennent ce type de relation, 16 sont des étudiants.

En ce qui concerne les actifs, le fait d’effectuer des activités à l’extérieur de l’immeuble avec d’autres résidents, est moins fréquent et moins souvent associé à des relations d’amitié. Les termes employés («des gens», «cette personne») comme le caractère très ponctuel des rencontres rendent compte d’une distance relationnelle.

Notes
175.

C’est le cas également de 37,3% (19/51) des habitants interrogés par questionnaires. Les non-étudiants qui se côtoient à l’extérieur de la résidence sont surtout concentrés dans la résidence D et inexistants au sein de la résidence A. En ce qui concerne les étudiants, la résidence D se différencie des trois autres résidences car aucun étudiant n’a déclaré avoir effectué une sortie avec un voisin.

176.

Nous parlons donc de relations d’amitié en tant que relations se distinguant des relations de voisinage moins suivies et impliquées. Notre préoccupation ici n’est pas de savoir si les habitants considèrent certains autres habitants comme de ‘‘véritables’’ amis, ce qui impliquerait de se pencher plus précisément sur les limites, enjeux et contraintes de classement de ce terme (BIDART, 1991).