1.1.6. Les conflits entre voisins

Nous entendons ici par conflits de voisinage les discordes entre voisins qui ont impliqué une plainte de la part du locataire au responsable de la résidence ou un échange direct et conflictuel entre voisins. Cette définition des conflits, si elle est réductrice, a pour avantage de distinguer les doléances ou plaintes ‘‘traditionnelles’’, des désaccords plus manifestes.

Huit ménages sur les 65 interrogés ont fait référence à un conflit de ce type ; sept d’entre eux habitent la résidence A (parmi eux cinq sont des actifs).

Ces conflits entre voisins renvoient à des situations assez violentes au moins verbalement. Certains termes expriment la nécessité de s’affirmer par rapport aux voisins (ne pas se faire marcher sur les pieds, remettre à sa place), affirmation vis-à-vis de l’autre qui est en même temps une façon de se positionner soi-même. C’est souvent le bruit d’autres habitants qui en est à l’origine. Or, on sait que les problèmes de bruit cristallisent des questions plus aiguës 177 . Que l’on se place du point de vue de celui qui subit le bruit d’un voisin ou de celui qui est à l’origine du bruit et fait face à un autre habitant mécontent, ce qui se joue touche dans les deux cas à la préservation de l’intimité. Pourquoi les conflits au sein de la résidence A sont-ils plus fréquents ? C’est ce à quoi nous essayerons de répondre lorsque nous aurons davantage précisé les modes de coprésence entre les habitants des quatre résidences.

En résumé, les étudiants entretiennent beaucoup plus souvent que les actifs des relations intenses avec d’autres habitants. Ils reçoivent et effectuent des sorties plus fréquemment. Ils entretiennent plus souvent des relations d’amitié. Au contraire, les actifs sont ceux qui ont déclaré le plus souvent n’avoir aucune relation ou bien des contacts superficiels avec d’autres habitants.

Notes
177.

AMPHOUX, LEROUX, 1989.