Les habitants souhaiteraient de façon générale entretenir des liens plus étroits avec leurs voisins. Ils regrettent que les relations ne soient pas plus fréquentes. Est mise en cause alors plus ou moins explicitement la population de l’immeuble.
L’analyse des discours des étudiants révèle qu’ils imputent l’absence de relations entre les habitants à la présence des actifs dans les résidences.
L’absence de contacts entre les habitants est associée à la présence des actifs. Implicitement, il s’agit de dire que les relations seraient plus fréquentes et plus nombreuses si les résidences étaient habitées uniquement par des étudiants. La présence des actifs est perçue comme limitant les relations (les étudiants n’ont pas «beaucoup de choses à leur dire») mais aussi comme contraignant les relations spontanées que les étudiants pourraient avoir entre eux.
La même idée transparaît à travers les discours des actifs. C’est la présence des étudiants qui est ici pointée du doigt. Cependant, leurs discours se distinguent de ceux des étudiants par le fait qu’ils remettent moins directement et explicitement en cause la présence des étudiants.
L’idée selon laquelle la présence des étudiants limiterait les possibilités de contacts n’est pas toujours explicite. En ce qui concerne Ludovic, c’est plutôt la façon dont il associe la faible intensité de ses contacts et le fait qu’il rencontre principalement des étudiants, qui l’illustre. Patrice s’exprime plus directement en insistant sur la différence d’âge et d’activité. Réfléchissant à haute voix, il aborde tout d’abord les possibilités de rencontres puis se reprend et nuance son discours en imaginant le type de population avec lequel il est susceptible d’être en présence : «c’est pas toujours de ma génération». Lorsqu’il envisage de nouveau des relations avec les habitants, il évoque des actifs «plus âgés», et donc des membres de sa propre catégorie.