1.4 L’APPROCHE CONTRASTIVE

‘La recherche d’équivalences dans un dictionnaire bilingue équivaut souvent, comme le soulignent Figueroa-Revilla et Silva-Rojas (2000 : 319) à une “ recherche de la symétrie dans l’asymétrie ’”. En effet, même lorsqu’il n’existe pas d’équivalence, le lexicographe s’efforce d’en fournir une. L’élaboration d’un ouvrage rapprochant deux ou plusieurs langues revient à confronter deux ou plusieurs systèmes lexicaux. Cette confrontation va permettre de révéler des ressemblances et des différences, va faire naître des contrastes.

Mais toute situation de contact de langues génère, nécessairement, une comparaison. Ainsi, tout enseignant ou tout apprenant d’une langue étrangère a, un jour, fait des comparaisons entre deux langues. Dans le cas de langues proches, comme deux langues romanes, c’est même inévitable. Cette comparaison n’est pas forcément mauvaise, bien que, dans le cas d’apprenants ayant eu peu ou pas de contacts avec une autre langue que la leur, elle soit un frein à l’apprentissage. En effet, l’apprenant ne voit, dans ce cas, la langue étrangère qu’à travers le filtre de sa propre langue. C’est cette vision filtrée qui amène souvent certains apprenants à déclarer qu’une langue est ou n’est pas logique. Toutefois, il nous semble difficile, voire impossible, d’échapper à la mise en contraste de deux ou plusieurs langues, que ce soit en lexicographie bilingue ou multilingue ou dans une situation d’enseignement de langue étrangère. La lexicographie bilingue ou multilingue rapproche deux systèmes lexicaux et essaie de tisser des liens de correspondance, d’équivalence, entre elles. Quant à l’enseignement d’une langue étrangère, la comparaison peut être le fait de l’apprenant, qui se “ raccroche ” à sa propre langue, ou de l’enseignant, qui peut lui-même souligner les différences et ressemblances entre les deux langues, tant au niveau grammatical que lexical.