Chapitre 1. de la neutralité de la structure financierè à la répartition des pouvoirs entre financeurs et managers

Introduction

Avec la vague de déréglementations des économies à l’échelle mondiale, le débat sur les relations entre investisseurs et entreprises devient récurrent. Un aspect important de ce débat concerne le gouvernement d’entreprise. Sur le plan théorique, la question du « corporate governance », qui est certes une problématique multidimensionnelle, invite à revisiter la théorie de la firme. Dans cette perspective, nous verrons dans un premier temps les différents développements de cette théorie (section1). Il s’agit précisément de partir de la théorie néoclassique de la firme consensuelle. La critique de celle théorie par l’introduction de deux nouvelles hypothèses, que sont l’existence de conflits d’intérêt entre les dirigeants et les investisseurs (mais aussi entre différentes coalitions) ainsi que l’asymétrie de l’information, nous permettra de mieux comprendre l’importance de la structure du capital, ce qui revient à rejeter l’hypnose de la neutralité de Modigliani-Miller. Les modes de financement ont donc des conséquences sur l’évolution des conflits au sein de l’entreprise et in fine sur sa valorisation. Mais comme toutes les dispositions contractuelles, les structures financières ont leurs insuffisances (tels les coûts de la dette) et ne peuvent de ce fait résoudre tous les problèmes. En prolongement des solutions financières, le gouvernent d’entreprise apparaît alors comme la réponse appropriée aux situations de conflits non prévues dans les dispositions contractuelles. Nous présenterons les premiers soubassements théoriques de la gouvernance (section2) avant de développer les principales approches du gouvernement d’entreprise dans le deuxième chapitre.