2) Les coûts de la détresse financière et la remise en cause de la neutralité financière

Les travaux qui s’inscrivent dans la lignée de ceux de Modigliani-Miller, sont construits sur des hypothèses fortes et qui peuvent parfois être considérées comme irréalistes. Les entreprises ne peuvent pas par exemple emprunter toutes et à tout moment aux taux sans risque 25 . On peut également discuter les hypothèses de l’inexistence des coûts de faillite, d’information symétrique et d’objectif unique de la firme, à savoir la maximisation de la valeur des fonds propres. Dès les années 1970, quelques 26 travaux qu’on regroupe sous le nom de « théories de compromis », tentent d’explorer la possible existence de structures financières optimales. A partir d’un certain niveau d’endettement, la probabilité de faillite devient tellement élevée que la valeur actuelle des coûts de détresse financière 27 associés à un accroissement du taux d’endettement excède la valeur actuelle des économies fiscales induites par cet accroissement. Par conséquent, la valeur de marché de la firme décroît. Il est donc possible de déterminer une structure de capital optimale qui corresponde au point d’équilibre entre les coûts de détresse financière, les économies fiscales de l’endettement et les gains de l’effet de levier.

Notes
25.

Selon Cobbaut R., (1994, p.371) cette hypothèse est à l’évidence d’un irréalisme total.

26.

Tels les travaux de Black et Scholes (1974)

27.

C’est à dire les coûts de faillite ou de réorganisation financière