Chapitre 3. Modes de financement et logiques de fonctionnement des firmes françaises avant les réformes financières des années quatre-vingt

Introduction

Après l’analyse théorique de la première partie, nous présentons dans cette seconde partie une analyse de l’économie du financement et de la gouvernance des firmes françaises en liaison avec les aspects théoriques développés. Mais, contrairement à l’approche essentiellement microéconomique de la première partie, notre démarche dans cette seconde partie est d’ordre macroéconomique. Bien que notre problématique soit essentiellement centrée sur les entreprises, notre objectif est d’avoir une image globale de leurs modes de financement et de leur gouvernance en liaison avec le comportement d’autres agents tels que l’Etat et les investisseurs institutionnels. Pour cela, nous avons utilisé les données des T.O.F qui sont, d’une certaine façon, une globalisation de la micro.

Avant d’utiliser ces données, ils nous a semblé nécessaire de procéder à une analyse de l’économie française sur une longue période en vue de mieux saisir les transformations potentielles qui peuvent ressortir du volet « empirique ». C’est pourquoi, ce troisième chapitre est consacré à l’étude des modes de financement et la logique de fonctionnement des entreprises françaises depuis la libération jusqu’au lancement des réformes financières au milieu des années quatre-vingt. Dans un premier temps, nous reviendrons sur le contexte économique de cette période (section1) pour mieux situer les priorités de l’époque, le rôle des différents acteurs tels que l’Etat et les missions assignées aux entreprises. L’exposé de ces faits nous permettra alors, dans un deuxième temps, de comprendre les conséquences des choix qui ont été faits sur la gouvernance des entreprises à cette époque et même au-delà (section 2). Il s’agit de montrer à quelle logique obéissent les participations croisées, les noyaux durs ou l’autocontrôle. Ces éléments constitutifs des relations structurantes pendant cette période, ont donné naissance à un type de corporate governance dont la résistance aux transformations de l’économie mondiale est de moins en moins évidente.