Section 1 : Le cadre macro-économique de la fin du second conflit mondial aux années quatre-vingt

I) Le contexte historique

A la fin de la seconde guerre mondiale, l’économie française était dans un état de délabrement avancé. Le PNB était ainsi à un niveau inférieur à celui de 1938. Devant ce constat, les pouvoirs publics ont très vite décidé de prendre en charge l’essentiel de l’effort de reconstruction. Ils entreprennent pour se faire, un large mouvement de nationalisations pour disposer de tous les leviers nécessaires à la mise en place d’une politique économique volontariste. Les nationalisations successives en 1945 d’Air France, de la SNCF, la prise de contrôle des quatre principales banques de dépôt, des grands groupes d’assurance et de la régie ainsi que la création, à partir de 1946, des grandes entreprises publiques telles que EDF-GDF et les Charbonnages de France facilitent cette tâche 210 . Cette constitution d’un large secteur public et parapublic s’accompagne de la mise en place d’une planification destinée à fournir un cadre cohérent aux orientations économiques retenues par les autorités. Elaboré par Jean Monnet, le premier plan se fixe comme objectif de reconstruire les grands secteurs de base en s’appuyant sur les entreprises publiques. Les deuxième et troisième plans s’inscrivent dans la même ligne. Ainsi, dès 1947 l’Etat finance la moitié des investissements industriels. Cette action des pouvoirs publics traduit les impératifs et les priorités économiques d’après guerre et de la période de reconstruction de manière plus globale.

Notes
210.

Dacier P. et alii, (1985), Les dossiers noirs de l’industrie française, fayard, p.57 (415 pages)