b) L’adam veut connaître le mode de governance chez Vivendi Universal

L'Adam veut savoir qui décide chez Vivendi Universal

par Sue Landau

PARIS, 17 juin (Reuters) - L'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) a justifié lundi sa décision de réclamer une expertise sur la gouvernance de Vivendi Universal < VIVENDI UNIVERSAL > < VIVENDI UNIVERSAL ADS > par la nécessité de comprendre le processus de décision au sein du deuxième groupe mondial de communication.

La présidente de l'Adam, Colette Neuville, a souligné que la démarche auprès du tribunal de commerce visait à vérifier si le conseil d'administration avait été correctement tenu informé des multiples acquisitions qui ont eu lieu depuis deux ans.

Si les juges font droit à sa demande, ils désigneront un expert chargé de faire la lumière sur les décisions qui ont abouti à une dette de 17,1 milliards d'euros à la fin du premier trimestre 2002 (pour les activités médias/communication), la filiale de services aux collectivités Vivendi Environnement < VIVENDI ENVIRON. > portant une dette de 14,3 milliards fin 2001.

Dans un deuxième temps, les membres de l'association pourraient, comme les y autorise la loi, déposer une plainte avec demande de réparation au nom de la société.

"Comment en est-on arrivé là ? On constate que les résultats sont catastrophiques", a dit Colette Neuville à Reuters. "Quand je vois l'ampleur des problèmes chez Vivendi et je vois qu'on met en place un comité, j'ai envie de rire", a-t-elle ajouté en évoquant la création, décidée lors du dernier conseil d'administration, d'un comité sur le gouvernement d'entreprise. "En allant chercher les documents tels que l'ordre du jour et la présence aux conseils d'administration, on devrait savoir. Est-ce que les administrateurs ont eu les informations sur les acquisitions ? Est-ce qu'ils avaient connaissance dans les grandes lignes mais pas dans le détail ?"

"Les buts sont de déterminer les responsabilités, et en les déterminant on espère que les administrateurs vont enfin jouer leur rôle", a expliqué Colette Neuville, qui a déjà eu l'occasion d'affronter le P-DG du groupe, Jean-Marie Messier.

Les administrateurs de Vivendi Universal n'auraient "pas dû laisser les choses en arriver là", a-t-elle ajouté. "On est en face d'une situation grave et ils n'arrivent pas à réagir. Depuis le conseil d'administration du 29 mai, on a l'impression qu'il n'y a pas de stratégie. On entend qu'ils veulent racheter Cegetel, qu'ils veulent vendre Vivendi Environnement".

Elle a évoqué la tenue d'un conseil d'administration ce lundi en précisant qu'on en ignorait l'ordre du jour.

Vivendi Universal s'est refusé à tout commentaire sur la démarche de l'Adam ainsi que sur la réunion éventuelle des administrateurs. Selon Les Echos, ce sont les modalités de la vente d'un bloc de Vivendi Environnement qui seraient à l'ordre du jour