c) Les minoritaires contestent certains plans de stock options

Les stock-options seront au coeur des prochaines assemblées générales annuelles des entreprises françaises, les actionnaires minoritaires ayant fait de ce sujet un élément central de leurs interventions.

L'Association pour la défense des actionnaires minoritaires (ADAM) comme le cabinet de conseil des actionnaires minoritaires Deminor ont décidé d'interpeller les dirigeants sur leur volonté de proposer la mise en place de nouveaux plans de stock-options.

Le groupe de communication Vivendi Universal, qui souhaite proposer un nouveau plan portant sur, au maximum, 5% de son capital, a déjà été montré du doigt par l'ADAM.

L'Association, qui se dit "surprise" d'une telle décision alors que le cours de bourse de Vivendi Universal a chuté, a ainsi envoyé des questions écrites au groupe, auquel il devra répondre lors de son assemblée générale en avril.

Le conseil d'administration peut-il prendre "l'engagement de ne pas attribuer d'options nouvelles aux personnes qui n'auraient pas totalement exercé les options leur ayant été précédemment attribuées ?", demande l'Association, qui a étendu son questionnaire à l'ensemble des entreprises composant l'indice CAC 40.

"Le conseil peut-il s'engager à ne distribuer que des actions préalablement achetées par la société, de manière à ne pas diluer les autres actionnaires en procédant à une augmentation de capital?", interroge encore sa présidente, Colette Neuville.

Vivendi Universal a assuré que l'exercice des options ne provoquerait "aucune dilution, la politique du groupe étant d'y affecter prioritairement les titres qu'il détiendra au titre de l'autocontrôle sur l'ensemble de la durée du plan".

"Il serait peu éthique que les dirigeants revotent des plans de stock-options maintenant que les cours ont chuté", a estimé la semaine dernière Fabrice Rémon, associé de Deminor.

Selon lui, une telle décision reviendrait à faire des stock-options un outil non plus de motivation mais de simple rémunération. Et les investisseurs, de leur côté, n'auraient plus la garantie que le dirigeant a lui-même un intérêt dans la bonne tenue du titre.

Vivendi Universal, qui affirme proposer une attribution de stock-options tous les ans en septembre, quel que soit l'environnement boursier, explique que les stock-options sont un moyen d'attirer et de conserver "les talents indispensables au développement de ses métiers, et notamment ceux qui nécessitent une créativité forte".

"Sans eux, Vivendi Universal se trouverait en position de faiblesse à l'égard de ses compétiteurs, tant américains qu'européens", estime le groupe.

Vivendi Unversal n'est pas le premier à mettre en avant la pression de la concurrence. L'équipementier en télécommunications Alcatel avait décidé d'avancer la mise en place d'un plan de stock-options en 2001 pour, avait-il dit, "tenir compte des politiques très incitatives adoptées par la plupart des concurrents" du groupe.

Au cours des assemblées générales, Deminor entend également insister sur le fonctionnement des conseils d'administration et des comités d'audit, à un moment où la faillite du groupe américain Enron fait scandale et ébranle le monde de l'audit.