d) Les minoritaires de Legrand contestent la parité proposée par Schneider

(AOF) - La fusion entre Schneider Electric et Legrand, que les spécialistes du secteur appelaient de leurs voeux depuis plusieurs années, est-elle réellement en danger ? A la surprise générale, la Cour d'appel de Paris a en effet annulé la recevabilité de l'OPE amicale lancée par Schneider Electric sur Legrand alors que le Conseil des marchés financiers et la COB avaient déclaré cette OPE recevable. Le pourvoi tenté par les actionnaires minoritaires de Legrand qui contestaient le niveau de parité d'échange des titres détenus par les porteurs d'action à dividende prioritaire (ADP) a donc abouti et met désormais en danger l'opération de fusion dans sa totalité. Schneider proposait en effet sept de ses actions pour deux actions ordinaires Legrand et deux de ses actions pour chaque ADP. Ce sont donc les 23,8% du capital de la société Legrand détenus par les plaignants qui bloquent Schneider aujourd'hui. Si Schneider Electric maintient son projet, le groupe devra sans doute lancer une nouvelle offre qui renchérira le coût d'acquisition des titres Legrand. Pour le moment, les deux groupes se sont contentés d'expliquer dans un communiqué qu'ils "prennent acte de la décision de la Cour d'appel" et qu'ils "examineront les différentes possibilités créées par cette décision". Un analyste estime ce matin que le groupe peut soit augmenter la parité des ADP Legrand et maintenir inchangée celle des actions ordinaires, soit réduire les parités des actions ordinaires tout en augmentant celles des ADP. "La première solution augmenterait le prix payé, or ce prix apparaissait déjà comme relativement élevé notamment au regard des perspectives de Legrand en 2001, estime l'analyste. La deuxième solution nous semble peu probable car cela pourrait entraîner un refus ou tout au moins une réticence des actionnaires familiaux (41 % des actions ordinaires) qui s'étaient engagés irrévocablement à apporter leurs titres à l'offre initiale". Schneider a également la possibilité de renoncer à l'opération mais les spécialistes s'accordent à dire qu'une telle décision serait préjudiciable au groupe qui laisserait la porte ouverte à ses concurrents pour un éventuel rachat de Legrand. L'opération stratégique devait de plus donner naissance au nouveau groupe leader mondial en basse tension.

En attendant d'en savoir plus, les titres Schneider Electric et Legrand, suspendus hier, ont repris le cours de leurs cotations ce matin. Leurs replis respectifs de près de 4 % dénotent de la déception des marchés. (G.C)