4.1.2 : La prévention secondaire ou les institutions d’action sanitaire et sociale

Lorsque nous évoquons la notion d’échec de la prévention générale ou primaire, ce constat ne présuppose pas obligatoirement un jugement péremptoire sur l’incapacité ou le manque de bonne volonté de ces dernières, même si cela n’est pas toujours vérifiée. Certaines situations requièrent une action sociale individuelle, notamment en ce qui concerne le handicap physique et mental bien que l’intégration dans la société doive être également un objectif des institutions qui agissent dans ce secteur.

Nous mettrons néanmoins une réserve relative aux institutions accueillant des jeunes en rupture familiale et sociale car il semble que l’action ne doit pas être uniquement réalisée en direction de l’adolescent (hormis lors de la gestion de la crise pour permettre une mise à distance de tous les membres de la famille) mais également auprés des parents afin de les renforcer dans leur rôle. En effet, il semble que ce type de placement crée une cassure encore plus importante quand il n’est pas réellement justifié. Le placement en institution permet de déplacer le problème, sans pour autant le régler.“Le placement, c’est changer l’eau du bocal“, dit Jean Claude DELAPORTE, psychiatre d’enfants, médecin du COPES.( 17 ) En conséquence, il s’avére que le placement est particulièrement désocialisant pour le jeune et coûteux pour la société.

Ce même auteur fait également référence à une étude de l’INSERM, qui fait ressortir que, sur la descendance d’un certain nombre de familles défavorisées, le destin des enfants varie selon qu’ils ont été adoptés, maintenus dans la famille ou placés. Aux tests de niveaux intellectuels, l’échec atteint 3% des premiers, 14% des seconds, 60% des derniers. Aux résultats scolaires, il atteint entre 0 et 10% des adoptés, 50% des maintenus dans la famille et 100% des placés dans l’enseignement secondaire. Quelle est donc la pertinence du placement quand d’autres solutions peuvent s’envisager ?

Notes
17.

Centre d’Orientation Psychologique et social, 23 rue Lalande 75013 Paris. tel : 01 43 22 21 75