Chapitre 6 : QUI SONT CES JEUNES ?

‘“ Il s’est pas jeté dans la vie active , c’est la vie active qui l’a jeté. “ SMAIN’

Non reconnus dans la famille impuissante socialement parce qu’elle est reléguée dans la marginalité, ou parce qu’éclatée ou enlisée elle-même dans le chômage et la pauvreté, ou encore parce qu’elle n’est plus qu’un lieu d’agitation et de stress, non reconnus à l’école où ils ne rencontrent que l’échec, l’ennui et, bien souvent, l’exclusion sans diplôme ou formation. (A noter que beaucoup d’entre eux, savent à peine lire à la sortie du CM2, non reconnus également, dans leur quartier, où ils ne sont que les révélateurs des ruptures sociales, enfin, non reconnus par une société qui ne peut les intégrer par le travail et les suspecte a priori (ne parle-t-on pas de pré-délinquants alors qu’ils n’ont pas encore commis de délit ?), Il leur reste la rue. Les parents sans emploi, avec toute la cohorte des difficultés et d’inadaptations sociales qui découlent de cette situation de précarité, ne sont plus des référents reconnus et n’ont, bien souvent, plus aucune autorité sur leurs enfants. L’image du père étant détruite ou ayant perdu de sa valeur dans notre société ; comment pourrait-elle en avoir aux yeux de ces enfants, notamment ceux de ses fils ?