CHAPITRE 3 : EXPÉRIENCE DE SCOLARISATION DES ENFANTS DU VOYAGE

Les tsiganes ont toujours effrayé, depuis leur départ de l’Inde vers l’an 1000 jusqu’à nos jours. N’oublions pas qu’ils ont été, de façon massive des victimes du nazisme et par conséquent ont toujours souffert de leur différence. Aujourd’hui, ils sont encore rejetés alors que la réalité est travestie par la représentation ancré dans l’inconscient collectif, qui les définit généralement comme des “voleurs de poules“. Ils représentent une société traditionnelle, une culture dont le voyage est la base, avec une prépondérance de l’organisation familiale.

Juridiquement encadré, le statut des gens du voyage est défini par la loi du 3 Janvier 1969, qui leur fait obligation, dès qu’ils atteignent l’âge de 16 ans, de détenir un titre de circulation en choisissant une commune de rattachement. Ainsi, à partir de ces titres de circulation, un recensement a été réalisé par le ministère de l’intérieur. Leur nombre a été estimé à 140.000 personnes, ce chiffre incluant les semi-sédentaires à parité et les itinérants. Les semi-sédentaires se réclamant du voyage ont été estimés à 105.000. L’évaluation totale estimée est donc de 245.000 personnes considérées comme des gens du voyage :

L’évolution économique et les problèmes liés au stationnement et à la réglementation font que de plus en plus de voyageurs deviennent des semi-sédentaires, menaçant ainsi leur culture (qu’ils sont amenés à renforcer pour résister à l’inclusion). Les enfants sont donc au centre de ces enjeux, écartelés entre la tradition et l’intégration : Leur scolarisation en est un révélateur. Elle est morcelée sur une dizaine d’années et leur niveau se situe majoritairement, en fin de scolarité, proche de celui d’un enfant de CE 1 voire de CE 2, il est constaté également, à la fin de cette scolarité, et de manière générale, la non-acquisition des bases fondamentales en lecture, écriture et calcul.