3.4 Actions concernant les enfants du voyage en âge de fréquenter l’école primaire

Depuis février 1990, à la demande du corps enseignant de l’école des Arbelles et compte tenu des problèmes posés (nombre en augmentation, présence irrégulière, fort retard scolaire), nous avons mis en place pour vingt enfants, un accueil trois fois par semaine sur le terrain : les lundis et jeudis soirs de 17 h 30 à 19 h et le mercredi matin de 9 h 30 à 11 h. La coordination pédagogique fut assurée avec l’école primaire, non sans difficulté de compréhension mutuelle.

Nous avons pu constater la volonté des enfants à vouloir apprendre. Après deux mois de fonctionnement, un bilan a été réalisé avec les instituteurs et le G.A.P.P, celui-ci fait le constat de progrès et d’un mieux être dans le comportement. Il est apparu important de ne pas pénaliser les enfants par des heures extra-scolaires : il a donc été convenu de maintenir la matinée du mercredi sur le terrain et d’intervenir le lundi et le jeudi après-midi à l’intérieur de l’école. Quatre groupes de cinq enfants ont été constitués. L’institutrice du cours préparatoire est venue sur le terrain, l’école change son regard, les enfants progressent. En novembre 1990, il nous a semblé fondamental de mettre en place une méthode spécifique, afin de ne pas “concurrencer“ l’approche pédagogique scolaire. Pour ce faire, nous avons introduit le Programme d’Enrichissement Instrumental, dont l’objet est d’apprendre à apprendre et, surtout, de corriger les déficiences cognitives. En résumé, cette année a permis aux familles ne souhaitant pas se séparer de leurs enfants d’apaiser leur méfiance. L’accueil souple, le fait d’intervenir directement sur le terrain permirent aux parents, qui pouvaient entrer librement dans le local, de constater que les enfants n’étaient nullement détournés de leur culture. Ces divers éléments ont été autant de paramètres à prendre en considération pour une scolarité pré-élémentaire. Pour l’enseignement primaire, adapter l’Ecole aux enfants par des méthodes pédagogiques appropriées et interculturelles, apporter une aide aux enseignants et intervenir avec des petits groupes, ont été nos priorités. Il n’en demeure pas moins que ce sont là des réponses diversifiées à des situations problématiques et que, si les résultats apparaissent encourageants, il importe de développer ce fonctionnement concrétisé au travers du projet d’école pour la prochaine année scolaire et surtout de prévoir la mise en place d’un relais de droit commun.