CHAPITRE 4 : LES ATELIERS LECTURE ÉCRITURE CALCUL : ATELEC

Introduction

A l’issue des différentes actions éducatives menées en direction des jeunes, nous avons constaté, un difficile investissement des parents dans la scolarité de leurs enfants et une large délégation de pouvoir aux instituteurs et aux éducateurs. L’investissement de l’école est lié à l’environnement socio-économico-culturel. Les difficultés que rencontrent les enfants ne sont pas d’ordre instrumental, mais tiennent à ce qu’on leur dispense un savoir purement scolaire, sans prendre en compte le fond culturel de leur famille (savoir-faire, savoir-être). Cette difficulté est encore amplifiée par le fait que, dans les populations immigrées, l’un ou les deux parents ne parlent pas ou peu le français. Le relais est donc pris par les enfants pour communiquer avec le monde extérieur, notamment l’école. Nous assistons à un important phénomène, défini comme une “déparentification“ ( 36 ). Les adultes se trouvent obligés de remettre en cause leur autorité, leur pouvoir.

Au-delà d’un jugement de valeur, on peut entrevoir, à travers ce phénomène, une difficulté et une souffrance sociale importante, une perte de pouvoir et de puissance parentale et sociale, où le concept de déparentification, évoqué précédemment, nous semble être un élément important à prendre en compte. Nous pensons, d’autre part, que cette analyse peut également s’appliquer à des familles françaises non issues de l’immigration. Devant les résultats encourageants constatés, en ce qui concerne les enfants, ils nous a paru pertinent de penser également, et de façon concomitante, à une action sociale en direction des parents. Plutôt que de pallier leurs carences, n’est il pas plus efficient pour tous de faire un travail en amont ? Nous avons donc envisagé de leurs donner la possibilité de travailler sur leurs propres carences, afin de se réinvestir dans leur statut d’adulte responsable.

Notes
36.

Rachid FERJANI Psychologue, journées AEPS 30/11/88, École Normale, Lyon.