4.5 : La carte cognitive

Elle permet d’analyser la tâche proposée par un certain nombre de paramètres que le formateur utilise. C’est un autre moyen important pour conceptualiser la relation entre les caractéristiques d’une tâche et sa performance par un sujet. La carte cognitive définit un acte mental à partir de sept paramètres qui nous permettent d’analyser et d’interpréter les résultats obtenus. Leur manipulation devient très importante dans l’interaction examinateur-sujet et dans la formation et la validation d’hypothèses relatives aux difficultés de l’apprenant.

Les sept paramètres sont les suivants :

  1. Univers du contenu autour duquel l’acte mental est centré

La compétence des sujets dans leur connaissance d’une matière spécifique est liée directement à leur arrière-plan éducationnel, personnel et culturel. Certains contenus peuvent être si peu familiers et demander un investissement si intensif au sujet (pour les maîtriser) que cela ne sert plus à fournir d’indications concernant les fonctions et opérations cognitives impliquées, but réel de l’évaluation.

  1. Modalités ou langage dans lesquels l’acte mental est exprimé

Les modalités qui peuvent être verbales, illustrées, numériques, dessinées, symboliques, graphiques ou une combinaison de ces codes ou d'autres, vont, affecter la performance du sujet. Le paramètre de la modalité est important dans le fait que les capacités d’élaboration révélées par les sujets sur une modalité unique ne peuvent refléter avec certitude leur capacité si la tâche est présentée selon une autre modalité. Par exemple, un sujet peut être capable d’accomplir une opération mathématique avec succès quand le problème est présenté en nombres et signes, et échouer lorsqu’il l’est selon une modalité verbale.

  1. Phases des fonctions cognitives requises par l’acte mental

Les déficiences dans les fonctions cognitives ont été discutées ci-dessus. Quand le sujet échoue dans une tâche, il est souvent possible de repérer la phase responsable et de lui attribuer une importance plus ou moins lourde.

Certains peuvent présenter des différences dans les forces ou faiblesses apparaissant dans l’une ou l’autre des trois phases et ainsi la quantité d’interventions nécessaires peut être évaluée plus précisément par une analyse de l’acte mental à l’intérieur de ces trois phases.

  1. Les opérations cognitives requises par l’acte mental

L’acte mental est analysé d’après la stratégie ou les règles à l’aide desquelles l’information est organisée, transformée, manipulée et représentée pour engendrer une nouvelle information. Des opérations peuvent être relativement simples (exemple : identification ou comparaison) ou complexes (exemple : pensée analogique, pensée transitive ou multiplication logique).

  1. Niveau de complexité

L’acte mental est analysé d'après le nombre d'unités d'informations qu'il contient et le degré de nouveauté ou de familiarité pour le sujet.

  1. Niveau d’abstraction

Le paramètre est conceptualisé comme la distance entre un acte mental donné et l’objet ou l’événement sur lesquels il opère. Par exemple, l’acte mental impliqué dans l’assortiment, par la production de relations entre des objets, à travers la performance perceptive et motrice, représente un niveau inférieur d’abstraction à celui d’un acte mental impliquant une analyse inter-relationnelle.

  1. Niveau d’efficacité avec lequel l’acte mental est accompli

Le niveau d’efficacité peut se mesurer par le critère objectif de rapidité et de précision dans l’exécution et par un critère subjectif de la quantité personnelle de l’effort investi dans l’exécution de la tâche. Le manque d’efficacité trouve son origine auprés d’un ou plusieurs autres paramètres aussi bien que dans une multitude de facteurs physiques, environnementiels, affectifs et motivationnels qui peuvent être transitoires, fugitifs ou plus insidieux. Le niveau d’efficacité reflète aussi des facteurs tels que le caractère récent de l’acquisition et le degré de cristallisation des processus.

Ce paramètre ne doit pas être confondu avec la question de la capacité du sujet, bien que, dans les tests psychométriques conventionnels, il y ait fréquemment une confusion entre les deux.

La carte cognitive est utilisée largement dans l’évaluation dynamique. Elle joue un rôle critique dans la construction de matériaux et leur manipulation durant l’évaluation, dans les interventions d’apprentissage médiatisé et dans l’interprétation de la performance du sujet.

Trois supports sont utilisés. Toute personne accueillie dans les ATELEC bénéficie de trois supports ou moyens d’analyse, afin de remédier aux difficultés constatées.