6) La durée du cheminement des participants dans le Réseau

Cette durée varie d’un an à cinq ans. Lorsque la décision de participer au Réseau intervient, les personnes avaient connaissance de celui-ci depuis 6 mois à 3 ans. Elles ont pu venir, repartir, en accepter la démarche, avant d’en saisir l’intérêt ou l’opportunité. Celles qui ont quitté temporairement la ville ont poursuivi les échanges. La présence des participants dans le réseau s’entrecoupe de périodes de retrait pour des raisons personnelles diverses : manque de disponibilité, démarche de soins, fragilité affective.

Cette réalité révèle le degré d’attachement au projet. C’est parce qu’ils se sentent libres d’aller et venir, en fonction de leur disponibilité, pour prendre ce qui leur est nécessaire à un moment donné, reconnus dans ce qu’ils sont, que cet aller-retour se maintient. Le respect des rythmes différents, du temps dont chacun a besoin pour cheminer permet “de faire avec” et non pas “à la place de”, condition nécessaire à des transformations positives.

‘Mohamed : “ Les gens du Réseau se sentent libres, décontractés. Ils font ce qu’ils veulent. Par exemple, nous nous entendons nous-mêmes sur la question du temps et du lieu pour les échanges. Nous nous sentons tranquilles, nous nous sentons libres.” ( ⁴¹ )’ ‘Elise : “Pour rencontrer des idées, des cultures, des personnes différentes et s’enrichir à leur contact, si vous êtes accueillant, curieux, une seule adresse, les réseaux d’échanges réciproques de savoirs.” ( ⁴² )’ ‘Martyne : “Le réseau m’a permis de rencontrer des gens sympathiques, d’apprendre le traitement de textes, la sténo, et en échange j’offre mes savoirs. Donc faites comme moi, venez au réseau d’échanges réciproques de savoirs pour faire connaître vos idées, à bientôt.” ( ⁴³ )’ ‘Jean-Claude : “Donner des idées, se rencontrer, apprendre et échanger nos savoirs avec ceux qui sont dans notre quartier et d’ailleurs, cela me motive beaucoup. Le contact et partager ses propres connaissances à l’autre est important. J’apprends à mieux me connaître et voir mes limites de mes connaissances. Ainsi, je regarde autrement les gens, la société. Avec le réseau tout est différent d’avant.” 26 septembre 96 ( ⁴⁴ )’