5.4.3 : Indicateurs de développement du projet

Le développement quantitatif - nombre de participants, communes concernées - et qualitatif - évolution des échanges, liens inter-réseaux - représente un indicateur pour repérer l’impact du réseau sur les personnes et dans le tissu social. De l’idée à la concrétisation de l’action, une évolution constante et significative s’opère. Le RERS s’enrichit en nombre de participants, en implications et prises de responsabilités des personnes dans l’organisation et le fonctionnement, ainsi que géographiquement. La démarche répond à une demande de “mieux-être” individuel et de “mieux-vivre” ensemble, dans la ville.

Trois photographies du Réseau réalisées à des moments-clefs illustrent ce développe-ment : naissance du projet en 1993 ; le retour de stage de formation à l’animation des Réseaux en 1994 ; installation du groupe d’animation dans des locaux propres en 1996. ( 45 ) Cette réalisation fournit des données quantitatives et les caractéristiques des participants. Elle n’a pas pour but la classification et “l’identification” des personnes. Elle permet de repérer l’évolution du réseau à long terme et présente la richesse du projet à travers la diversité des participants, en inter-communication à travers des échanges effectifs.

L’équipe d’animation, constituée, au départ, d’habitants et de personnes ayant un intérêt professionnel - assistante sociale, animatrices, éducateurs - s’étoffe, se structure. L’implication des habitants est significative. L’animatrice représente, à ce jour, la seule qui ait un intérêt professionnel dans l’action. L’arrivée de personnes nouvelles permet au groupe de se ressourcer. La participation de certains depuis le début du réseau contribue à l’existence d’une mémoire collective. Cet équilibre conditionne le processus de développement. Si le Réseau connaît des périodes de sommeil à travers la diminution des échanges, le renouvellement permanent de la population l’enrichit et favorise son extension géographique.

Le RERS suscite des intérêts sur le département. Le bouche-à-oreille fonctionne. C’est par l’intermédiaire de contacts professionnels divers que l’idée se propage, fait son chemin. Les participants qui changent de ville en parlent autour d’eux. Sollicités pour le présenter dans différents lieux, nos déplacements ont permis l’émergence de projets similaires en d’autres lieux. Nous entretenons des échanges sur les difficultés et les potentialités respectives et confrontons nos idées sur le fonctionnement de chaque Réseau. Ces indicateurs de développement traduisent à la fois la richesse humaine mise en mouvement et la complexité d’un système qui dessaisit progressivement le professionnel du projet en impliquant les participants dans une démarche de citoyenneté active.

‘Edmont : “ Faire de quelqu’un un “ assisté ”, c’est penser qu’il n’a rien à donner, qu’il n’a plus qu’à recevoir. Le Réseau nous permet de penser que tout le monde est porteur d’un savoir et qu’il peut le transmettre ; qu’il y a plus en lui que ce qu’il semble contenir pour le moment.”’

Peut-être touchons nous là, la question de la citoyenneté et le sens d’une action réellement sociale, d’une part, et, d’autre part, la compatibilité et les limites de la portée de la commande sociale et politique.

Notes
45.

Cf. Annexe 4