Conclusion

‘“Quand on perd son “identité” en tant que citoyen libre, on est bien près de la perdre en tant qu’individu. C’est une frustration qui plonge les gens dans l’inaction totale... C’est grave quand un peuple renonce à sa citoyenneté ou quand l’habitant d’une grande ville, quoi qu’il puisse désirer faire, manque de moyens de participer. Ce citoyen s’enfonce dans une apathie toujours plus profonde, dans l'anonymat, la dépersonnalisation. Il en vient à dépendre de plus en plus des pouvoirs publics : alors le sens civique se sclérose”. ( 46 )’

Aborder la question de la Citoyenneté introduit deux débats. L’un renvoie à la thématique de la nationalité, l’autre met l’accent sur l’accés au savoir et l’inscription des individus dans le tissu socio-économique et institutionnel local et national. Au sens large du terme, tel que le définit A.Touraine (2), c’est le droit d’appartenir à une communauté qui se définit par des droits, des garanties et des différences reconnues.

La Citoyenneté est la même partout mais se trouve dans des champs d’application divers : quartier, ville, pays, l’espace public restant le lieu où elle s’exerce. Est citoyen celui qui jouit de ses droits à l’éducation, au logement, à la santé, à l’expression, à la participation aux prises de décision qui le concernent, comme cela est défini dans la “Déclaration Universelle des Droits de l’Homme”.

Nous avons donc développé deux types d’actions concernant l’accés au savoir, tant en direction des enfants et des jeunes que des adultes, ces derniers ayant vécu eux-mêmes un échec scolaire comme social et culturel. Ces actions, ces méthodes, originales et créatives, soulignent que le système éducatif, avec sa pédagogie unilatérale aujourd’hui prédominante, est inadaptée à de nombreux individus, tant enfants qu’adultes. L’échec scolaire non seulement n’est pas une fatalité mais paraît ne représenter qu’un symptôme d’inadéquation ; entre l’enfant et l’école, entre l’enfant et la famille et, bien souvent, en corollaire, entre la famille et l’école.

Notes
46.

Manuel de l’animateur social - Saul Alinsky - Paris-Ed. du Seuil - Coll. Points, Série Politique - 250 p. : p. 135