3.2 Par nature ou par culture ?

Est-on homme par nature ou le devient-on par culture ? Cette question a toujours été d’actualité. En quoi l’homme est-il différent de l’animal ? La pensée, la parole, les sciences, la technique, les arts, représentent cette différence. L’homme a tout appris contrairement à l’animal, qui possède dans son bagage génétique l’instinct, qui est inné et non acquis. L’être humain, d’après l’anthropologie, serait un animal inachevé, notamment par ses connexions nerveuses (synapses), ce qui le rendrait extrêmement vulnérable car il aurait tout à apprendre, à la différence de l’animal, qui est rapidement indépendant. Cet handicap pour l’être humain constituerait en fait la clef de son évolution. Cette faiblesse de l’enfant implique la nécessité de le protéger et de lui donner une éducation durant plusieurs années. Cette réalité incite donc le petit d’homme à se défendre davantage que l’animal pour sa survie. Prenons pour exemple le cas des enfants sauvages, élevés en compagnie d’animaux ; la nature humaine hors de l’éducation parait bien limitée et d’ailleurs, dans la plupart des cas, il semble qu’ils n’aient pas survécu très longtemps dans le monde des hommes. L’humain doit donc sa survie à la vie en société. Certains philosophes, dont les sophistes, réfutaient purement et simplement la notion de nature humaine. Le 18 ème siècle, siècle des Lumières, nous “éclaire” avec l’empirisme qui affirme que l’expérience fait l’homme, Helvetius dans son traité, “De l’homme et de son éducation“ disait : “Si je démontrais, que l’homme n’est vraiment que le produit de son éducation, j’aurais sans doute révélé une grande vérité aux nations“. ( ⁶¹ ) L’éducation serait la somme des expériences que la vie nous procure naturellement et de l’instruction donnée intentionnellement. Cette éducation ne serait donc concevable que dans le groupe humain. Ainsi, si le parti est pris de penser que tout est éducation, à quelles fins celle-ci est -elle dispensée ?