5.3.4 : Des disciplines enseignées sans souci de pédagogie

Il s’agit là du fait de favoriser la discipline enseignée au détriment de la pédagogie employée pour transmettre le savoir disciplinaire. Ici encore, se pose le problème du système de formation qui agit indépendamment, sans prendre en compte ceux à qui s’adresse l’enseignement, (les élèves). En dehors des incidences (orientation par l’échec) que cette démarche peut entraîner, nous voyons là une situation qui privilégie la discipline enseignée, au détriment de l’apprenant. Ainsi, le professeur de philosophie sera un philosophe, celui de mathématiques un mathématicien. Cela, en soi, ne peut qu’être positif, voire un gage de connaissances approfondies dans la matière. Le problème réside uniquement dans le fait que l’enseignement est dispensé, comme si le public était déjà spécialiste en la matière.

Nous avons dans notre pratique professionnelle un rapport privilégié avec les jeunes et, bien souvent, nous avons aidé certains, (des jeunes issus des quartiers sensibles, qui ont réussi à passer les mailles du filet scolaire, il y en a !...) pour leur dissertation de philosophie. Nous sommes effaré de constater qu’ils n’ont, en début d’année scolaire, aucune référence d’auteur, aucune bibliographie pour travailler, aucune méthode de travail. Et ce constat ne concerne pas uniquement la philosophie, mais également d’autres disciplines. Nous trouverons là aussi, peut être une explication relative à l’échec.

Transmettre le savoir avec pédagogie est source de satisfaction tant pour les élèves qui intègrent mieux ce savoir que pour l’enseignant qui saura les y intéresser. Les deux se renvoient alors, par ce processus de communication du savoir, des images positives et valorisantes.