4) La pathologisation de l’échec scolaire

Comme nous l’évoquions au début de notre précédent chapitre, il semble également qu’une répétition de la pathologisation de l’échec scolaire fasse résurgence. En effet, 10 % de l’effectif global des sections SEGPA ne devrait pas s’y trouver. L’Inspection Générale de l’Education Nationale le souligne dans l’un de ses rapports : “ Comme il est devenu de plus en plus difficile de caractériser le public, surtout depuis qu’il est avéré que le quotient intellectuel pris comme norme stabilisée n’était pas valide, le terme spécialisé a été compris comme à part. Puisqu’il y a des places non occupées, on y a fait rentrer d’autres enfants en difficultés.” ( 81 ) Un courant de médicalisation de l’échec scolaire semble préoccuper les responsables de l’Education nationale. En effet dans un texte issu du bulletin officiel de novembre 98, La ministre déléguée chargée de l’enseignement scolaire incite les enseignants à : “ identifier les problèmes dont peut souffrir un enfant en grande difficulté, notamment les problèmes de santé et de maltraitance, les conflits familiaux, les situations de pauvreté.” ( 82 ) Cependant, le repérage de l’inappétence scolaire ou l’identification de troubles neurologiques ne nécessiteront pas les mêmes actions que la découverte de la dyslexie. A noter, durant ce même mois dans XXI ème siècle, la revue officielle du ministère de l’Education Nationale, révèle au sujet de la dyslexie, que celle-ci touche environ entre 8 à 10 % des enfants scolarisés et en conséquence cette revue préconise un dépistage dès la petite section de maternelle.

Certes, les déterminants individuels et familiaux ont leur place dans le phénomène d’échec scolaire. Cependant, l’étude des déterminants institutionnels de l’échec scolaire que nous avons menée au cours de cette partie, nous a permis de mettre en relief un certain nombre de facteurs qui nous semblent dignes d'intérêt pour une meilleure approche de cette réalité. Enfin, de plus, il semble que les éléments concernant les déterminants institutionnels de l’échec scolaire s’ajoutent et renforcent la discrimination sociale et géographique existant au sein de notre système éducatif.

Notes
81.

XXI éme siécle, revue du Ministére de l’Education Nationale, novembre 1998.

82.

BOEN de novembre 1998.