7.1 : La formation des enseignants

La formation des enseignants devient nécessaire ; cependant, celle-ci n’a pas jusqu’à maintenant apporté les éléments de réponse face aux nouvelles données socio-économiques et culturelles : selon les enseignants eux-mêmes, une part infime de la formation est réservée à la formation pédagogique et, quand celle-ci est dispensée, elle ne porte que sur “des recettes“ ou des acquisitions de techniques pratiques à utiliser immédiatement. Aucune réflexion de fond ne vient constituer la base nécessaire à toute action éducative. A cet état de fait la seule résistance que nous trouvons est celle à tout changement, d’où le profond malaise face à un public en attente de réponses qui ne lui seront jamais fournies. Cette situation de rupture peut être analysée en termes de carence de formation adaptée, nous entendons bien sûr par là, une véritable formation et non les ersatz évoqués ci-avant. Il nous paraît essentiel que l’accent soit mis sur la pédagogie car, s’il est hors de question d’abandonner les contenus disciplinaires et la didactique, il faut parallèlement créer les conditions favorables à leur transmission.

La vocation n’est plus. Pratiquement, un quart des candidats enseignants, sont sans profession (27,2 %) ( 97 ). A la fin des années 80, on parlait de crise du recrutement des enseignants, cependant, la crise économique et le chômage ont poussé un nombre croissant d’étudiants à choisir la sécurité de l’emploi liée à un poste de fonctionnaire. Dans cette situation de recrutement, la création des IUFM ( Instituts Universitaires de Formation des Maîtres), a été conçue dans le but de répondre à ce besoin d’adaptation de la formation des enseignants. Malheureusement, il semble que les IUFM n’aient pas bien pris la mesure de la réalité sociale, des nouveaux publics et notamment de ceux en difficulté.

Néanmoins, aujourd’hui, avec le retour de la croissance, il semblerait que les étudiants prennent des orientations à plus fortes rémunérations. Quelques vocations subsistent encore et selon un principe de répétition, les enseignants admis au concours d’entrée, qui sont pour la plupart d’anciens bons élèves, reçoivent leurs formation par d’autres premiers de la classe pour enseigner à leur tour aux premiers rangs. Par ailleurs, en prévision d’un départ massif d’enseignants à la retraite et pour faire face à la pénurie possible, le ministére a quand même rappelé les candidats malheureux au concours d’entrée et devant l’urgence, nous pouvons raisonnablement penser que ceux-ci seront rapidement affectés dans les lieux les plus sinistrés avec le minimum de formation.

Notes
97.

Le monde de l’éducation, Avril 1989.