La violence scolaire

C’est là, nous semble-t-il, le sens de la violence à l’école ; cette violence scolaire ne semble pas pouvoir être réduite à la violence sociale des quartiers qui, elle, est l’expression d’un mal de vivre, d’un malaise social. La violence scolaire est une interrogation du système ; elle représente le refus d’une école qui stigmatise l’échec social et s’en fait l’écho en représentant le lieu de la répétition de cet échec. Cette violence est l’expression du désarroi de ces élèves à qui l’on renvoie quotidiennement leur incapacité. Ils sont comme piégés dans un système obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, sans avoir la possibilité de s’en sortir honorablement. Ces jeunes choisissent de s’opposer à l’Ecole. Ils défendent ainsi une dignité contre un système qui les invalide en leur faisant perdre leur propre estime de soi, sans leur permettre de sortir de l’échec social. Cependant, il est à noter que nous ne saurions réduire cette révolte à une simple violence dénuée de sens. Les différentes manifestations des lycéens contre certaines mesures ont rappelé à l’opinion publique et aux responsables politiques qu’ils voulaient tout simplement pouvoir étudier dans de bonnes conditions. Bien souvent, ces mouvements sont partis des lycées de banlieues ou des premiers cycles universitaires de province.

L’école est donc également déstabilisée par ce nouveau public qui l’interroge non seulement sur sa capacité de transmission, mais également sur sa capacité et sa volonté d’insertion sociale.