QUATRIEME PARTIE. ACTION SOCIALE, PREVENTION SPECIALISEE, ET COMMANDE SOCIALE ET POLITIQUE

Introduction

Nous avons, précédemment, fait ressortir, au travers d’expériences réalisées dans le cadre d’actions de Prévention Spécialisée, le lien qu’il pouvait y avoir entre échec scolaire, système scolaire et échec social, ainsi que les remédiations possibles permettant l’accès au savoir. De même, nous tenterons de montrer l’importance d’une réelle action sociale développant la notion de puissance sociale, dont nous pensons qu’elle est de nature à favoriser l’adaptation et la citoyenneté.

Malheureusement, nous avons aussi constaté que, ces expériences éducatives et sociales étaient souvent marginales et éphémères dans le temps, car rarement reprises dans le cadre du droit commun. Nous avons émis l’idée que, au delà de la notion de reproduction sociale, nous pouvions envisager celle de répétition historique de la disqualification sociale. Cela nous conduit, dans cette dernière partie, à nous poser la question du rapport entre les enjeux de l’Action Sociale et la commande sociale et politique. Cette question nous amènera à interroger les notions de cohésion sociale, d’exclusion, d’accès au savoir, de pratiques sociales et de positionnement des travailleurs sociaux.

Cette réflexion visera donc à comprendre également ce que recouvre ce nouveau malaise social que nous appelons l’exclusion, et ce dans toutes ses acceptions, en l’envisageant comme une psychopathologie sociale comprenant le politique et le corps social dans son ensemble comme les membres de la même famille dont sont issus ces exclus. Enfin, ces différents éclairages nous permettront d’envisager la question de la compatibilité ou de la collusion entre action éducative et sociale et commande sociale et politique.