Mal-être et absence d’espoir

Cette absence d’espoir et de confiance en l’avenir peut expliquer en partie le mal-être des populations qui ne voient plus le sens de la vie. Parler de mal-être, c’est aussi pointer le manque de communication, avec d’autres, extérieurs au quartier. Il s’agirait de réapprendre à communiquer, dans et en dehors de la cité car pour se reconnaître soi-même, il faut être reconnu par les autres. Or cette absence de reconnaissance et d’image positive de soi est invalidante et ne permet pas un minimum d’ambition nécessaire pour participer avec les autres.

Lorsque les individus ne sont plus capables de se voir les uns les autres, de se reconnaître comme utiles socialement, lorsqu’ils souffrent de l’indifférence, de la solitude, et sont en proie au désespoir, cela se traduit par un repli sur soi, un manque de confiance en la vie. Cette souffrance est difficile à prendre en compte dans une société qui se considère et se parle en termes de compétition, de rivalité, de pouvoir à différents niveaux, de consommation et de capacité à consommer. Ce constat renvoie à la complexité de l’être humain dans sa dimension psychologique. Le besoin de vivre avec les autres, d’être reconnu socialement, dans sa dignité, est un facteur à prendre en compte dans nos objectifs.