2.5: Prévention Spécialisée et commande sociale et politique.

C’est dans notre implication personnelle et professionnelle que nous agissons. C’est en devenant nous-même acteur que nous transformons le cadre de notre travail en “dispositif” instituant de la citoyenneté.

2.5.1 : Etre à l’intérieur de l’action

De la nécessité pour le professionnel de se désapproprier de son pouvoir. Travailler avec les personnes les plus démunies, c’est prendre chacun à son niveau avec ses difficultés, son histoire, sa capacité à se modifier, sa culture et sa spécificité et l’accompagner dans sa prise de responsabilité. La “prise de risque” qu’implique une action novatrice se fait collectivement. Nous entraînons les individus dans une aventure humaine en ayant pour objectif qu’ils s’approprient la démarche et prennent en charge l’organisation à plus long terme. Nous restons garants, le temps de son implication, et de par notre intérêt professionnel, des objectifs jusqu’à ce que les participants soient en capacité de prendre le relais. C’est avant tout un état d’esprit dans lequel nous acceptons de donner de ce que nous sommes (être, faire, penser) et de recevoir en sachant écouter plutôt qu’entendre et percevoir plutôt que de voir sans pour autant proposer de réponse immédiate. Si nous concevons la vie comme un continuel processus de devenir, nous considérons tout être humain comme s’inscrivant dans ce même processus de changement possible. C’est cette croyance en l’autre, notre confiance et notre compréhension qui transparaissent dans notre relation aux participants ; qui favorisent un processus de devenir. Il ne suffit pas de dire aux personnes qu’elles peuvent changer si nous ne sommes pas intimement persuadés de cette possibilité. Elles sont en capacité de repérer cette authenticité. Carl Rogers (1902) est un auteur qui a contribué à la naissance et à l’évolution de la psychologie humaniste. Il est considéré comme le fondateur du mouvement pour le développement humain. Il défend l’idée selon laquelle la nature fondamentale de l’être humain, quand il fonctionne librement, est constructive et digne de confiance. Lorsque nous réussissons à le libérer de ses attitudes de défense, il peut s’ouvrir à l’éventail de ses propres besoins, comme aux exigences du milieu et de la société, pour mieux s’adapter.